Partie I – Les marges des villes antiques

I- La Grèce

1) La naissance de la ville grecque

La ville est la première manifestation visible de la naissance de la cité-Etat. Elle apparaît dans le courant du VIIIe siècle au cours d’un lent processus de regroupement d’habitats. Ces villes sont alors le centre d’un territoire qu’elles exploitent34.

Corinthe s’est ainsi constituée par la réunion progressive des populations de paysans installés au pied de l’Acrocorinthe, qui formant d’abord des quartiers disjoints. Son unité apparaît quand les tombes des habitants se sont trouvées rejetées vers l’extérieur de l’ensemble plutôt qu’en bordure des quartiers eux-mêmes. Au milieu du VIIIe siècle, cette unité est parachevée par l’édification d’une muraille35.

Dès le début de l’époque archaïque, les marqueurs des limites urbaines sont donc les nécropoles et bien souvent aussi les enceintes qui progressivement entourent les villes des nouvelles cités. Ces murailles définissent la ville comme un espace clos. Point de repli défensif pour les populations du territoire, la ville devient un point référant pour les habitants de la cité qui voit en elle le symbole de leur cohésion. L’urbanisme de ces villes entre dans le type évolutif ou progressif défini par R. Martin36 : leur plan se constitue lentement, sans organisation systématique des quartiers et des voies, avec un centre civique où s’enchevêtrent fonctions politiques, judiciaires, administratives et religieuses, à l’image de l’agora d’Athènes.

Notes
34.

Bertrand J.-M., 1992, p. 10-16.

35.

Salmon J. B., 1984, p. 75-80. Hölscher T., 1998, p. 63sq.

36.

Martin R., 1987, p. 550-554.