b) Répartition

b.1) Répartition géographique

Toutefois, si l’on considère l’ensemble des cités concernées par la présence d’un ou plusieurs sanctuaires en périphérie de ville, leur répartition nécessite quelques commentaires (fig. 8 et 9).

La province de Narbonnaise, pourtant très morcelée en terme de divisions administratives, est seulement concernée par huit sites répartis dans sept cités différentes. Les sanctuaires y sont d’importance variée, mais ils sont globalement construits assez précocement par rapport au reste de notre corpus, ce qui s’explique aisément par l’antériorité de la conquête romaine sur le territoire (fig. 10). En revanche, les sites ne sont généralement pas des sanctuaires de grande envergure. On compte en effet les sanctuaires des Basaltes (Alba), de la Place Camille-Jouffray (Vienne), du quartier des Boutiques (Vaison) qui sont restés des structures modestes tout au long de leur histoire. L’abandon prématuré du sanctuaire de Vaugrenier près d’Antibes va également dans le sens d’un relatif insuccès de ce type de configuration des lieux de culte près des capitales dans cette province. Le grand sanctuaire est en effet abandonné à la fin de la dynastie julio-claudienne, alors que l’agglomération qui s’était développée autour ne disparaît pas. Le lieu de culte sert alors de carrière de pierre et certaines de ses structures voient s’installer des ateliers artisanaux au IIe siècle.

Il en va de même pour la province d’Aquitaine (fig. 11), puisque seulement trois capitales sont concernées, dont l’une (Saint-Bertrand-de-Comminges) ne doit être retenue qu’à titre hypothétique.

Le phénomène est donc essentiellement concentré dans le nord et l’est de la Gaule, la province de Lyonnaise étant remarquablement pourvue, notamment dans sa partie nord-ouest (fig. 12). En Lyonnaise, treize sanctuaires sont dénombrés dans neuf capitales, auxquels il faut ajouter des sites où la présence d’un lieu de culte est probable sans être certaine. La Belgique compte 21 sanctuaires avérés, répartis autour de six capitales différentes, on y répertorie souvent plusieurs sites autour d’une même capitale (fig. 13). Dans ces deux provinces, les créations de sanctuaires perdurent au cours du IIe siècle et les temples aux dimensions monumentales y sont nombreux390.

Notes
390.

I, p. 150-151.