[Discours de la méthode pour bien conduire sa raison, et chercher la vérité dans les sciences516]
Les sanctuaires de périphérie de capitale relèvent de statuts différents et sont fréquentés par des communautés variées. Si certains cultes concernent la communauté civique ou une subdivision de celle-ci, d’autres, plus modestes, sont seulement l’objet de dévotions privées. Il est d’ailleurs possible que le statut évolue dans l’histoire d’un lieu de culte.
Cette question du statut – public ou privé – a été largement traitée durant ces deux dernières décennies, suite aux travaux de John Scheid effectués notamment dans le cadre de l’inventaire des lieux de culte d’Italie517. Cette même interrogation posée aux sanctuaires de Gaule romaine est théoriquement pertinente518, mais son application s’avère délicate puisque l’épigraphie fait souvent défaut. De plus, la seule question du statut, public ou privé, n’est pas suffisante en soi puisque des communautés variées peuvent en plus être concernées : civitas, pagus, vicus, etc, quand le statut est public ; famille, quartier, etc, quand le culte est privé.
En l’absence de sources épigraphiques, nous sommes donc souvent contraints à raisonner avec d’autres critères. Dans le cadre de la problématique qui nous occupe, il s’agit également d’observer les liens de dépendance qui se tissent entre la capitale et le sanctuaire. La relation topographique entre les deux est un critère essentiel et génère des questionnements variés :
La relation chronologique est également un critère important, nous avons déjà eu l’occasion de nous y attarder pour évoquer la question de l’antériorité du sanctuaire par rapport à la capitale. Cette relation chronologique apporte d’autres éléments d’information, en particulier sur la concomitance possible entre la construction ou les phases de monumentalisation du lieu de culte avec l’activité édilitaire dans la ville, comme l’établissement de la trame urbaine, la construction du forum ou l’extension d’un faubourg.
Enfin, l’architecture est le dernier élément important devant entrer en considération. Les dimensions des édifices, les matériaux de construction utilisés, le faste du décor, sont autant d’indicateurs de l’audience reçue par le lieu de culte et de l’intérêt que les évergètes lui ont porté.
Tous ces critères doivent nécessairement être croisés pour aboutir à des résultats probants.
Capitaine René Descartes, 1637.
Scheid J., 1997, p. 51-59.
Scheid J., 2000, p. 19-26.