II – Catalogue

Avant-propos

‘Nunc in tertio de deorum immortalium aedibus sacris dicam et, uti oporteat, perscriptas exponam’
Vitruve, De Architectura III, 4
926

Le présent catalogue réunit les sanctuaires ou sites jugés tels, découverts en périphérie urbaine des capitales de Gaule romaine. Les critères définissant le suburbium des villes ont été présentés en synthèse927. Nous y avons insisté sur l’impossibilité d’une caractérisation trop définitive des limites de la périphérie urbaine. Les raisons essentielles en sont d’une part une connaissance de l’extension urbaine qui peut être remise en cause par de nouvelles découvertes archéologiques, et d’autre part la distance maximale du suburbium, dépendant de la capacité d’attraction de la ville, délicate à évaluer. Puisque la notion est elle-même assez floue, il nous a fallu faire des choix dont nous présentons les motivations en introduction928. Ceci implique nécessairement que la présence de certains sanctuaires pourrait être discutée, de même que d’autres, à la lumière de découvertes à venir, seront à écarter. Ceci dit, notre intention aura toujours été de réunir des sites suivant une démarche identique pour chaque capitale et dans une recherche de cohérence constante.

Au total, le catalogue compte près de 75 sites. Nous nous sommes efforcée de dresser pour chacun une fiche détaillée. Celle-ci comprend d’abord un rapide historique de la capitale, en précisant sa situation administrative, ses éventuelles origines laténiennes et une présentation de la chronologie des principales caractéristiques urbanistiques (trame urbaine, forum, monuments publics divers). Il s’agit évidemment de pouvoir établir un lien entre ces éléments et la construction d’un sanctuaire en périphérie ; ce lien, pas toujours évident, est discuté dans la synthèse.

Vient ensuite la description du lieu de culte ; elle comprend d’abord une présentation de sa situation géographique et notamment de la relation avec la capitale, déterminante pour notre réflexion. Nous cherchons le plus systématiquement possible à localiser le sanctuaire par rapport aux insulae, aux nécropoles, aux voies de sortie de la ville, à un éventuel rempart, à déterminer s’il est en position dominante par rapport à l’habitat, et la distance qui l’en sépare. La description est toujours accompagnée d’un plan illustrant la position du sanctuaire par rapport à la ville. L’établissement de cette relation montrera le degré de dépendance du sanctuaire par rapport à la capitale.

Un rapide historique des découvertes permettra aussi de comprendre l’état de connaissance des vestiges qui sont ensuite décrits. Nous avons mis en exergue, dans une bibliographie à part, les publications princeps qui donnent les premières descriptions des sites ou les publications les plus importantes concernant leur interprétation.

Suivant le souhait de Vitruve (supra), la description des vestiges se veut ensuite la plus complète et la plus systématique possible, en présentant de manière chronologique l’aire sacrée, les temples et annexes, le mobilier votif. Des plans accompagnent les fiches. C’est la précision des présentations qui justifie les choix de restitution parfois proposés, qui rend possible des comparaisons valables entre les lieux de culte et qui permet de revenir sur des interprétations généralement admises. En effet, l’examen critique et détaillé des sites nous a conduit à en éliminer certains de la liste des sanctuaires ; ceux-ci, au nombre de seize, sont inclus dans une rubrique à part (4. Sites exclus). D’autres sont d’interprétation plus problématique ; quand aucun élément ne nous permet de trancher, nous les avons insérés à la fin de chaque section en tant que ‘sanctuaires probables’.

Enfin, les fiches comprennent également une présentation de l’environnement immédiat du sanctuaire. Ce dernier point est important, car il donne parfois de précieuses indications sur les populations fréquentant le lieu de culte.

D’une manière générale, nous avons cherché le plus de systématisme possible dans les descriptions, de même que dans les plans, afin de rendre les comparaisons plus aisées. Les figures illustrant le catalogue sont réunies dans un volume à part.

Le plan du catalogue se présente en quatre grandes parties, qui sont elles-mêmes subdivisées :

  1. Les sanctuaires et la ville
  2. Les sanctuaires et la cité
  3. Varia
  4. Sites exclus

Les deux premières parties sont les plus importantes, elles correspondent aux deux grands mouvements de la synthèse : la première réunit les sanctuaires dont nous associons les cultes à la vie urbaine, la seconde ceux que nous classons comme des sanctuaires fonctionnant avec le territoire de la cité. Les critères de classement sont explicités dans la synthèse. Les sanctuaires considérés comme probables sont à la fin de chaque subdivision. La troisième partie (Varia) regroupe les sanctuaires n’ayant pu faire l’objet d’une lecture particulière, au risque d’une surinterprétation des vestiges. Enfin, la dernière partie regroupe les sites exclus. La numérotation des planches suit la présentation du catalogue.

Nous avons donc fait le choix d’une présentation déjà interprétée du catalogue de sites. Ce choix est beaucoup moins neutre que n’aurait pu l’être par exemple une approche géographique ou alphabétique. Il s’est imposé tardivement au cours de nos recherches, comme le résultat d’une fréquentation assidue des sources. Si nous préférons cette présentation à une autre, c’est parce qu’elle vient appuyer la démonstration que nous menons en synthèse en faisant davantage apparaître les points communs qui peuvent lier certains sites entre eux. Elle donne ainsi une cohérence plus grande à notre travail. Il nous semble aussi qu’elle épargne à notre lecteur de fastidieux va-et-vient entre les différents volumes.

Notes
926.

Je vais maintenant parler en ce troisième livre des demeures sacrées des dieux immortels et en présenter une description complète, selon les règles’.

927.

I, p. 32-36.

928.

I, p. 10-11.