Eléments de chronologie

La connaissance de l’histoire précoloniale de Lyon a fait de considérables progrès au cours des dernières années. Alors qu’on pensait la colline de Fourvière vide d’occupation préromaine, les fouilles ont montré l’existence de fossés délimitant d’immenses enclos ayant vraisemblablement servi de lieux de rassemblement organisés autour de festins, comme en témoignent les quantités impressionnantes de déchets de faune et d’amphores retrouvées dans le remplissage des fossés. Il s’agissait d’enclos à usage limité dans le temps qui ont fonctionné aux IIe et Ier siècles av. n.è. Au nord, à Vaise, la découverte d’un bâtiment couvert de tuiles et décoré d’enduit peint de Ier style pompéien de la fin du IIe siècle témoigne d’une influence romaine précoce, bien antérieure à la fondation de la colonie. La fonction de comptoir commercial probable de ce bâtiment, ainsi que la présence de ces amphores en quantité dans les fossés, tendent à montrer le rôle économique important de Lyon avant sa fondation officielle. Ces éléments justifient en partie le choix de Rome d’y installer la capitale des Trois Gaules.

En 43 av. n.è., L. Munatius Plancus, qui fonda par ailleurs la colonie d’Augst, est chargé d’établir une colonie au profit des colons chassés de Vienne et des vétérans gaulois de l’armée romaine. Les premières traces archéologiques d’occupation organisée précèdent en réalité de peu la date de la fondation officielle et obligent à envisager une présence des légions de César et des colons viennois qui, on le sait, avaient trouvé refuge au Confluent971. Le réseau viaire est établi dans les années 40 et 30 av. n.è. Le forum a vraisemblablement d’abord été construit à l’emplacement de ce qui deviendra le théâtre sous Auguste ; il sera ensuite déplacé plus au nord. Un sanctuaire du culte impérial est construit sous Tibère, agrandi et embelli sous Néron972. Un odéon est érigé durant le Ier siècle. Sous le règne d’Hadrien, le forum et le théâtre connaissent d’importants travaux d’agrandissement. La ville possède également un cirque dont l’emplacement est inconnu.

Dès la fin du IIe siècle, les habitants abandonnent les quartiers de Fourvière pour s’installer progressivement sur les rives de la Saône. Le mouvement s’accentuera au cours des siècles suivants.

Bibliographie : Goudineau C. (dir.), 1989. Burdy J., Pelletier A., 1994. Poux M., 2003. Desbat A. (dir.), 2005.

Notes
971.

Dion Cassius, XLVI, 50.

972.

AE 1980, 637-639.