Eléments de chronologie

Aucune trace d’occupation antérieure à la ville romaine n’a été reconnue sur le site d’Avenches, hormis dans le quartier des sanctuaires de périphérie où des sépultures de La Tène finale ont été mises au jour en plusieurs points. Un oppidum est repéré à 2 km au sud, au Bois de Châtel.

Un port, au bord du lac Morat, est aménagé très peu de temps avant la capitale. Cette antériorité est confirmée par la datation dendrochronologique des pieux de bois du port (4/5 de n.è.) et par le mobilier céramique. Dès le règne d’Auguste toutefois, la ville se dote d’un réseau orthogonal de voies dont les premières traces sont datées de 6/7. C’est de cette époque que date le temple reconnu récemment au pied du futur amphithéâtre (Derrière-la-Tour1012). Le forum et les thermes de l’insula 19 sont construits à partir du règne de Tibère. Entre 37 et 52, un important groupe de statues en marbre est édifié à l’ouest du forum ; ces statues représentent des portraits de l’empereur et de la famille impériale. Sous le règne de Claude, la ville connaît une phase d’enrichissement en particulier dans le bâti privé : les maisons se reconstruisent en pierre et s’embellissent. Menacée de destruction pendant les troubles de 69 (Tacite, Histoires I, 67sq), Avenches obtient ensuite le titre de colonie sous Vespasien (en 71/72). Son nouveau nom Colonia Pia Flavia Constans Emerita Helvetiorum Foederata suggère l’établissement de vétérans. La ville est alors pourvue d’un mur d’enceinte, long de 5,5 km et construit dans la décennie 70, ainsi que de nouveaux ensembles monumentaux : thermes, temple et basilique sur le forum. Sous Domitien, la cité – de même que les cités des Séquanes et des Lingons – est transférée de la province de Belgique à la nouvelle province de Germanie supérieure1013. Le siècle suivant, et en particulier le règne de Trajan, marque un nouvel essor de la colonie, avec la construction du sanctuaire du Cigognier, du théâtre, de l’amphithéâtre, de nouveaux thermes et de nouveaux aqueducs. La ville ne souffre pas trop des troubles politiques et militaires du IIIe siècle : les habitations privées continuent de s’embellir, attestant l’enrichissement de la population.

Bibliographie : Bögli H., 1996. Collectif, 2003a.

Notes
1012.

II, p. 205-207.

1013.

Raepsaet-Charlier M.-T., 1999, p. 272-273, 287.