Description des vestiges (fig. 213)

R. Lizop et B. Sapène ont repéré en 1928 une salle rectangulaire de 32 m par 17 m divisée en trois pièces par des murs de 1,25 m. L’ensemble est orienté nord-sud dans sa plus grande longueur. Les murs sont épais de 1,10 m à 1,40 m. La pièce centrale est large de 12,40 m, celle du nord de 10,80 m et celle du sud de 7 m. Les trois pièces sont pavées de mosaïques et dans un angle ouest de la pièce du nord, une citerne a été trouvée. Les fouilleurs remarquent que peu de mobilier a été trouvé, mais mentionnent tout de même un fût de colonne en marbre rouge, le fragment d’un mollet de statue en marbre de Saint-Béat et plusieurs petits bronzes de Constantin et d’autres empereurs du Bas-Empire. Ils avaient déjà envisagé un édifice public dans leur publication de 19301910, mais n’avaient pas publié de plan.

Les prospections ont apporté un nouvel éclairage en montrant en fait trois salles rectangulaires juxtaposées de chacune 15 m de long : la salle centrale A est la pus large (11 m), alors que les deux salles latérales B et C sont plus étroites (9 m). Toutes les trois sont orientées est-ouest. Un espace de 2 m les sépare et non un mur mitoyen. Il n’y a donc plus un seul grand ensemble rectangulaire divisé en trois, mais trois espaces indépendants avec un élément central privilégié. Chacune des salles présente à l’est un petit espace indépendant qui semble être un vestibule. Dans la salle nord, une construction est appuyée contre le mur ouest.

Devant l’ensemble à l’est, un long mur est parallèle à l’axe nord-sud des salles, il en est distant de quelques mètres. Pour C. Petit et J.-L. Paillet, il pourrait s’agir d’un muret de soutènement ou d’un podium commun.

Il est tentant d’interpréter l’ensemble comme trois temples, avec un vestibule à l’est et au fond de la cella un massif de maçonnerie pour le piédestal d’une statue (repéré au centre seulement). Il faudrait alors imaginer une triade avec une divinité centrale privilégiée. L’élément de statuaire retrouvé par R. Lizop et B. Sapène n’apporte malheureusement aucune information sur ce point.

Au nord de l’ensemble, à une vingtaine de mètres, un grand édifice à abside semi-circulaire (D) a une orientation différente de celle des temples présumés. L’édifice est composé d’un ensemble rectangulaire à l’ouest, lui-même divisé en deux espaces (l’un carré et l’autre rectangulaire), et à l’est d’un espace semi-circulaire légèrement outrepassé. Les deux ensembles sont distants de quelques dizaines de centimètres seulement. Le diamètre de l’abside est équivalent à la longueur de l’espace rectangulaire occidental. Au nord, une ligne E arrivant de biais vers l’angle nord-ouest fait penser à un aqueduc. Une activité liée à l’eau est envisagée : bassin, nymphée ou réservoir d’eau1911.

C. Petit et J.-L. Paillet imaginent un culte des eaux en raison de la présence de cet hypothétique bassin, du passage de l’aqueduc et de l’observation d’une citerne par les premiers fouilleurs1912. L’hypothèse doit être prise avec précaution : la fonction de bassin du bâtiment nord est déjà une hypothèse et le lien entre les deux ensembles est inconnu ; de plus, le compte-rendu de R. Lizop et B. Sapène n’est pas fiable au point de considérer l’observation de la citerne comme une certitude.

Notes
1910.

Lavedan P. et al ., 1930, p. 112, repris dans Lizop R., 1931, p. 424-425, propose un poste de douane en raison du passage de la voie de Dax plus au nord. Un poste de douane est attesté à Saint-Bertrand par une inscription (CIL XIII, 255).

1911.

Paillet J.-L., Petit C., 1992, p. 127.

1912.

Paillet J.-L., Petit C., 1992, p. 126.