Description des vestiges

Les structures dégagées sont très mal conservées. La partie sud du site se trouve sous une église médiévale ; celle du nord est sous un château de la Renaissance. Le terrain accuse une pente nord-sud avec une dénivellation de 4,50 m entre le nord et le sud des vestiges.

Seuls quelques murs ont été dégagés et G. Baccrabère a cru y reconnaître le soubassement rectangulaire d’un podium (fig. 220). On ne sait rien d’une éventuelle enceinte. Des massifs de construction antique ont également été retrouvés dans le Touch et dans la Garonne qui coulent immédiatement à l’aplomb des vestiges en place. G. Baccrabère les prend en compte dans sa restitution de l’édifice.

Les structures sont constituées d’un mur A orienté est-ouest repéré sur 15 m de long (fig. 219). Ce mur constituerait le mur sud du soubassement. Il est large de 1,50 m et conservé sur une hauteur de 0,90 à 1 m. A l’est, il fait un retour en angle droit vers le sud sur 0,68 m (B)1925. Ce mur est détruit lors de la construction de l’église. G. Baccrabère suppose que A fait également un retour au nord (C)1926, où il restitue un massif long de 4,35 m, large de 1,90 m et haut de 1,25 m retrouvé à quelques mètres en face dans la Garonne.

Le côté ouest du soubassement aurait été retrouvé plus au nord (D) : une fondation a été suivie sur 5,20 m, elle est large de 1,20 m et haute de 0,65 m. Elle est munie d’un contrefort. Sa construction n’est pas la même, puisqu’elle utilise des éléments en remploi comme des tegulae. La structure D n’est donc certainement pas contemporaine de A. G. Baccrabère suppose une construction plus tardive ou une reprise1927.

La limite nord du soubassement est restituée plus hypothétiquement par le fouilleur au niveau d’une tranchée qui semble être une tranchée d’épierrement ayant livré des galets et du mortier. Elle se confond avec un des murs du château qui s’est installé au-dessus.

Tous ces éléments considérés ensemble constitueraient un rectangle de 21,10 m de large par 23,06 m de long (dimensions sans les murs), le mur B fait supposer un prolongement de l’édifice. Des massifs de construction antique ayant été retrouvés au sud dans la Garonne, G. Baccrabère restitue un soutènement d’escalier, qui s’expliquerait par la forte pente du terrain qu’il faut rattraper au sud1928. Ces trois massifs (E, F et G) sont longs de 3,13 m à 4,65 m, larges de 1,10 m à 1,77 m et épais de 1,10 m à 1,15 m.

G. Baccrabère remarque que les découvertes de M. Joulin ne sont pas cohérentes avec les siennes et pense que Joulin a en fait dégagé la cella du temple, qu’il décrit comme un carré de 15 m de côté1929.

Enfin, deux fragments de fûts de colonnes ont été découverts sur la commune d’Ancely à plusieurs centaines de mètres au sud des vestiges. Une base en marbre avec un départ de fût a également été trouvée près de l’amphithéâtre (diamètre de 0,84 à 1 m)1930. Ces blocs peuvent provenir de n’importe quel monument de l’agglomération. Mais à partir de ces éléments, G. Braccabère avance une restitution par comparaison à la Maison Carrée de Nîmes : le monument de Saint-Michel serait un temple périptère hexastyle sur podium si l’on admet que Joulin a bien observé une cella, mais G. Baccrabère propose dans sa restitution illustrée un plan pseudopériptère sur un podium soutenu par des contreforts1931.

Notes
1925.

Baccrabère G., 1988, p. 15 et note 16.

1926.

Baccrabère G., 1988, p. 14.

1927.

Baccrabère G., 1988, p. 14.

1928.

Baccrabère G., 1988, p. 16-17.

1929.

Baccrabère G., 1988, p. 15.

1930.

Baccrabère G., 1988, note 20 p. 15.

1931.

Baccrabère G., 1988, fig. 87 p. 480.