Description des vestiges

Foy évoque un temple d’ordre dorique, un péristyle corinthien et d’autres édifices, en particulier deux escaliers à vis, aux marches usées et au noyau décoré de ceps de vigne. Les vestiges encore visibles en 1690 sont : un mur qui longe la rue de l’Argentine et un puits dont on peut douter de l’Antiquité.

Le plan, quant à lui, montre un ensemble rectangulaire de très grande ampleur, divisé en plusieurs parties. Il s’agit donc d’une restitution complète réalisée à partir des données de terrain, non d’un relevé des structures observées. Au nord, une grande cour D, à peu près carrée et entourée de portiques (d’ordre corinthien), ouvre sur la rue de l’Argentine1974 ; un puits se trouve immédiatement au sud de l’entrée A. Dans le plan de l’abbé Renet, l’entrée est encadrée de colonnes qui ne figurent pas chez V. Leblond. Les deux escaliers à vis L sont aux angles sud de la cour D. Le temple proprement dit est au centre, au fond de la cour ; l’entrée s’effectue au nord par des marches qui précèdent un vestibule E. Six colonnes apparaissent devant le vestibule chez Renet ; elles sont absentes du plan de V. Leblond. La cella F est rectangulaire avec au fond une abside semi-circulaire. Son mur est bordé d’une colonnade apparemment libre. Dans le plan de l’abbé Renet, l’abside contient ce qui doit être un autel rectangulaire en son centre, absent du plan de Leblond. Pour Renet, le temple se présente comme une basilique, avec deux nefs latérales étroites et une abside entourée d’un déambulatoire1975. A l’arrière du temple dans le prolongement du portique, une autre cour en pente (H)1976 est entourée d’un mur où a été trouvée une sépulture à l’emplacement I. Une entrée est signalée au centre du côté sud. Les deux aires ne sont pas séparées par un mur, mais par une terrasse G au niveau surélevé par rapport à celui de la cour sud. L’emprise du temple chevauche la cour à portiques et la terrasse.

Foy de Saint-Hilaire ne donne aucune dimension, mais les terrassements de la fin du XIXe siècle ont dégagé des escaliers à vis distants de 160 m de la rue de l’Argenterie1977. La dimension correspondrait donc à la longueur de la cour A.

Ce plan a de quoi surprendre pour plusieurs raisons :

Il est évidemment difficile de faire la part entre ce qui a été réellement observé et les restitutions. Les découvertes de J.-M. Fémolant en 2003 confirment l’existence de deux terrasses maintenues par de puissantes maçonneries de petit appareil, perpendiculaires à la pente. La colline est donc aménagée au Haut-Empire.

Notes
1974.

Les renvois lettrés du texte sont ceux du plan de V. Leblond.

1975.

Renet P.-C., 1901a, p. 63.

1976.

L. Foy de Saint-Hilaire parle d’un ‘glacis’ : cité par Leblond V., 1915, note 1 p. 15.

1977.

Renet P.-C., 1901a, p. 64, qui fait une comparaison avec la Cour carrée du Louvre. Depuis, les publications évoquent un monument de 160 m de long pour 70 m de large. Ces confusions sont dues à une lecture trop rapide de l’article de l’abbé Renet : Andreau C. et al., 1982, p. 160, Woimant G.-P., 1995, p. 137, Bedon R., 2001b, p. 104.