Première partie. La sculpture religieuse dans son époque – attaches, visées, difficultés de cet art

I. Influence du contexte historique, religieux, artistique et particularismes de la situation lyonnaise

Lors de la seconde moitié du XIXe siècle, dans l’architecture civile, les goûts en matière d’architecture et d’ornementation sont en rapport avec la volonté des catégories de la société d’affirmer et d’afficher un statut ou une appartenance. Ainsi le décor devient-il symbole de pouvoir ; et fréquemment, le style répond à une tendance politique. Dans l’architecture religieuse, il est normal que l’ornementation soit porteuse d’un symbolisme chrétien : depuis toujours, l’art chrétien s’est évertué à transmettre le(s) message(s) propre(s) à cette religion, à la manière d’un langage. Qu’en est-il au XIXe siècle ? L’usage de la sculpture religieuse, la manière dont elle est employée et son « style » sont-ils aussi porteurs d’autres préoccupations – tendances politiques ou sociales, idéaux esthétiques – en plus des pensées chrétiennes ?

Pour percevoir si le vécu de la religion à cette époque se reflète vraiment dans la sculpture religieuse à travers ses formes et le style, il faut la regarder à la lumière du contexte historique et religieux en général et à Lyon, à la lumière des tendances artistiques de l’époque. C’est seulement en prenant connaissance des idéaux religieux d’une part, et d’autre part des courants picturaux, architecturaux et des modes – les deux principaux moteurs de la sculpture religieuse –, qu’il est possible de discerner leurs implications et influences, d’en dégager le sens et les conséquences, qui permettront de comprendre les styles et les formes choisies en rapport.