a) Localisation

Où étaient situés les ateliers de ces sculpteurs ? Les ateliers d’art religieux étaient-ils regroupés ? On pourrait imaginer que les sculpteurs affectionnaient certains quartiers, plus pratiques à leur métier ; peut-être même existaient-ils des regroupements en fonction des statuts – allant des artistes sculpteurs plus connus jusqu’aux les discrets ornemanistes – ou en fonction des spécialités.

Leur pratique demande de l’espace et un accès facile pour la circulation des matériaux bruts et des œuvres achevées ; cela a certainement influencé les nombreuses installations d’ateliers de sculpture sur les quais. Dans les Indicateurs dépouillés¹³¹, au total soixante-douze sculpteurs sont sur les quais, dix-sept¹³² sont sur le quai Fulchiron, dix¹³³ sur celui de l’Hôpital, neuf¹³⁴ sur le quai de l’Archevêché (actuel quai Romain Rolland), six¹³⁵ sur le quai de la Charité. Beaucoup sont installés dans les quartiers de la rive gauche du Rhône. Les quartiers de la Guillotière et surtout celui des Brotteaux sont en pleine urbanisation, la place ne manquait pas et la circulation des matériaux et des œuvres achevées devait être plus simple que dans le centre ville. Ainsi, environ quatre-vingts ateliers sont dénombrables dans l’actuel sixième arrondissement. On constate quelques regroupements dans certaines rues : treize¹³⁶ sur la fin de la rue Vendôme, six¹³⁷ rue Sully, six¹³⁸ rue Boileau, six¹³⁹ rue de Créqui.

Dans une autre mesure, les ateliers de sculpture foisonnaient dans le vieux Lyon, on en compte au moins trente-neuf¹⁴⁰, mais sur un espace beaucoup plus restreint. Le choix de ces emplacements est peut-être explicable par le coût restreint de leurs installations dans un quartier ancien en mauvais état. Cependant, le quartier de Saint-Jean était aussi l’emplacement favori des ateliers et vendeurs d’articles religieux. Quai de l’Archevêché, rue de l’Archevêché, rue et place Saint-Jean, sont les domaines des vendeurs d’« articles de dévotion et de religion ». Ici se croisent donc quelques mouleurs de statues religieuses (voir la partie « Le cas de la statuaire industrielle », pp. 98-102).

Cependant, on compte un certain nombre de sculpteurs – plus de quarante-six – répartis sur l’ensemble de la presqu’île ; tout particulièrement dans la petite rue Adélaïde Perrin¹⁴¹ et rue Sala¹⁴².