b) Jean-Marie Bonnassieux (Panissières 1810 – Paris 1892)

Léo Armagnac son gendre, réalisa sa biographie163.

À propos de son style, la Revue du Siècle (voir citation p. 67) estimait son art « classique », « académique », c’est-à-dire toujours bien étudié mais froid, et remarquait que ce n’était pas un novateur apte à faire sensation, son relatif succès était davantage dû à sa régularité.

De même, le chanoine Reure remarquait que « le caractère discret et distingué de son ciseau n'était pas fait pour séduire les foules »164. Son art est soigné, équilibré, fin, posé, au point de se faire oublier ; aussi ne déconcerta-t-il jamais ses commanditaires. Mais, s’en arrêter là serait passer à côté de ce qu’est vraiment l’art de Bonnassieux. Cet aspect simple et harmonieux est porteur d’une signification qui prime : Pour lui, l’art doit élever l’âme, tout comme la parole est un moyen d’évangéliser. Ainsi, en s’ouvrant aux modèles qu’il jugeait bons – l’Antiquité avant tout, Ingres, mais aussi la Renaissance – l’artiste chercha dans ses œuvres la beauté durable165. Pour cela, il n’hésita pas à créer à rebours des modes, quitte à passer pour un retardataire, un conservateur, ou même un artisan sans originalité ; mais il ne sacrifia rien aux exigences de la vente ni aux jolies frivolités des modes, pour garder ainsi intact son idéal chrétien/artistique et la noblesse de son art.

Notes
163.

Léo Armagnac, Bonnassieux, statuaire membre de l’Institut 1810-1892, sa vie et son œuvre, Paris, Alphonse Picard, 1897. L. Armagnac fut chef de bureau au ministère de l'Instruction publique et chevalier de la légion d'honneur.

164.

Chanoine Reure, Jean Bonnassieux, sculpteur forézien, Lyon, imp. Mougin-Rusand, 1893.

165.

D.-F., Salut Public, « Bonnassieux », jeudi 12 novembre 1896. Voir aussi p. 84 sur les idées de Lacordaire sur l’art.