Jean-Antoine Cubisole ou Cubizolle, né à Monistrol (Haute-Loire) le 8 avril 1811, exposa au Salon à Paris en 1852 et 1853, et prit part à l'Exposition universelle de 1867. Cependant sa carrière s’acheva dans la difficulté, un article d’Aimé Vingtrinier dans la Revue du Lyonnais 166 en témoigne :
‘« Il y a des annonces navrantes. Voilà plusieurs années qu’un statuaire de mérite, vaincu par la maladie et l’adversité, met en vente et annonce à bas prix une statuette en ivoire, d’un magnifique travail, qui représente Eve cueillant le fruit défendu, et il ne trouve pas à échanger contre un peu de pain pour sa vieillesse. Cette statuette d’un seul bloc mesure soixante centimètres de hauteur. Dernièrement encore, à l’exposition de Lyon, elle attirait les regards, et les curieux ne pouvaient se lasser d’admirer le beau corps et la pose gracieuse de la mère du genre humain.Pourquoi son art pondéré ne trouvait-il plus de succès à Lyon ? Avait-il un goût d’inspiration trop classique ? Pourtant, c’était bien là le goût lyonnais. Cependant, son classicisme resta peut-être trop ressemblant à celui qui avait du succès dans la première moitié du XIXe siècle – des visages rappelant les périodes classiques des XVIIe et XVIIIe siècles français ou de la sculpture antique, des drapés pesants et volumineux – alors que dans la seconde moitié du XIXe siècle, ce « classicisme » de la sculpture religieuse lyonnaise se teinte de touches historicistes faisant écho à l’architecture qui l’abrite, et les expressions se font un peu plus personnelles, ou du moins, autres que le modèle grec.
Ainsi l’artiste est-il mort délaissé, le 12 septembre 1877 au Puy-en-Velay (Haute-Loire), ville qui possède quelques-unes de ses œuvres167.
Revue du lyonnais, 1844, XIX, p. 102 ; 1850, II, p. 352 ; 1851, IV, p. 392 ; 1853, VI, p. 165 ; 1854, VIII, p. 85 ; 1867, III, p. 167 ; 1875, XIX, p. 271.
Le musée Crozatier possède une vingtaine d’œuvres, dont les sujets ne sont pas uniquement religieux.