d) Joseph-Hugues Fabisch (Aix-en-Provence 1812 – Lyon 1886)

Les œuvres de Joseph-Hugues Fabisch sont particulièrement nombreuses. À sa mort, Le Courrier fait cette remarque équivoque « Ce n’est pas ici le moment d’apprécier son talent fort discuté par beaucoup d’artistes » ; à l’inverse, l’Express estime « La mort de M. Fabisch fait un nouveau vide dans le monde de nos artistes déjà si éprouvé depuis quelque temps. M. Fabisch était un statuaire de grand mérite, en même temps qu’un esprit très distingué. ». Lorsque l’abbé Roux précise qu’« il fallait la foi de M. Fabisch pour mener à bien une œuvre qui eût embarrassé peut-être plus d’un artiste à la mode » au sujet du groupe de Jésus chez Marthe et Marie à l’église de l’Hôtel Dieu, on comprend la controverse que suscitait l’art de Fabisch.

Tout comme celui de Bonnassieux, l’art de Fabisch est toujours posé, mesuré, élégant, sans désordre ni flamboiement. Il pose la question de la créativité, de la modernité dans l’art : Que doit chercher l’art ? L’originalité ? La beauté ? Servir une idée ? L’adéquation à une fonction ? Artiste chrétien, la quête de Fabisch semble avoir été celle du beau, de l’évangélisation et de l’élévation par l’art, selon la fin visée par Lacordaire pour la confrérie Saint-Jean dont laquelle Fabisch fut membre.