e) Guillaume Bonnet (Saint-Germain-Laval 1820 – Lyon 1873)

Après des débuts difficiles, ayant étudié tant bien que mal à Lyon et à Paris (voir p. 73), puis ayant eu un début de carrière nomade (p. 75), Bonnet s'installa et travailla à Lyon (p. 75, 78). Il ne se consacra pas uniquement à la sculpture religieuse, sans jamais l’abandonner pour autant. Sa tendance allait dans le prolongement de ses maîtres idéalistes, Dumont et Orsel. Compétant pour modeler des figures dans l'art sacré, il travailla par exemple à l'ostensoir d'Armand-Calliat pour l'Immaculée-Conception, au fronton et aux statues d’extérieur de l'église Saint-Pierre de Vaise. Mais à Lyon, son talent ne sembla pas suffire ; il subit certainement une mise à l’écart due à la nette prédilection des catholiques à employer des sculpteurs entièrement dévoués à cette cause : les commandes se portaient habituellement sur Fabisch, Dufraine, Millefaut, les associés de Bossan. Louis Accarias en témoigne dans le Salut public : « À l’exception de quelques sculptures exécutées à l’église Saint-Pierre de Vaise, Guillaume Bonnet n’a point eu l’occasion de travailler à la décoration de nos édifices religieux. On le croyait, ou on affectait de le croire, exclusivement voué à l’art profane »¹⁶⁸. Toutefois, dans le domaine funéraire, une collaboration s'instaura facilement entre Chenavard et Bonnet. Il contribua avec son associé Protheau à l’élaboration de nombreux tombeaux¹⁶⁹. Il eut du succès dans l’art du buste¹⁷⁰. De plus, il participa à la plupart des grands travaux : restauration de l'Hôtel de Ville, construction du Palais du Commerce, etc. Lorsqu’il eut un peu de renom et fut pourvu de ressources, il put partir pour l’Italie de novembre 1853 à mai 1854 avec son ami Auguste Chaverondier¹⁷¹.