Troisième partie. L’origine des « styles » adoptés par la sculpture religieuse – rapport à l’architecture

Comme nous l’avons vu, la compréhension de la sculpture religieuse de la seconde moitié du XIXe siècle est liée au contexte spirituel et dans une moindre mesure, aux diverses questions esthétiques relevant de la peinture ou de la sculpture à cette époque. Elle est aussi indissociable de l’architecture qui l’abrite. Statues, mobilier et décors sculptés, sont forcément en rapport étroit avec le lieu qui les accueille pour des raisons de fonctionnalité liturgique, d’usage dévotionnel, et d’harmonie à l’ensemble. En raison de ce rapport étroit à l’architecture, il est nécessaire de connaître l’origine de ces œuvres pour identifier et comprendre l’emploi de telle ou telle forme, de tel ou tel style dans la sculpture religieuse. La commande et la manière dont les sculptures ont été élaborées peuvent expliquer en partie l’aspect donné à un sujet sculpté. L’origine de la commande – par renommée ou par relations avec les architectes ou par attache dans un cercle plus personnel –, l’entente des sculpteurs avec l’architecte ou avec le commanditaire, les conditions et l’intensité de leur collaboration, expliquent la part de liberté de création ou le conformisme face aux exigences. Aussi, cette partie tâche de mettre en évidence les manières de travailler des sculpteurs avec leur entourage212, d’observer la place concédée à la sculpture dans l’architecture, avant de pouvoir étudier l’apparence des œuvres à la lumière de ces rapports.

Notes
212.

En émettant une réserve sur la généralisation, car la personnalité des sculpteurs, chacune différente, explique aussi la manière dont ils collaborent avec les architectes ou dont ils répondent aux clauses d’autres commandes comme celles d’un conseil de fabrique ou d’un donateur.