b) Choix des œuvres

À Lyon, seuls deux cas semblent être des créations sculptées à part entière, Le Chemin de Croix extérieur de l’église Saint-Irénée et celui de Notre-Dame de Bon-Secours (cat. 349) ; les autres sont des œuvres inégalement soignées, soit de facture rapide, soit des productions semies-industrielles ou en série. Cette répartition – à la fois entre les techniques et entre la qualité des productions – est représentative de ce qu’il se faisait alors. Ainsi, les grandes paroisses firent quelques fois appel à des artistes connus comme Pradier et Duret à l’église Sainte-Clotilde, mais bien plus d’églises avaient recours à des œuvres industrielles achetées sur catalogue.

Par exemple, Le Bulletin de l’œuvre des églises et des presbytères proposait des chemins de croix en plâtre, en carton romain ou émaillé sur cuivre, montés dans un cadre de chêne avec le chiffre de la station. Selon la taille et le travail de polychromie, le prix variait entre 695 et 1 440 francs en 1913. La maison Nicot offrait une gamme très variée en staff, plâtre ou carton romain, et proposait plusieurs types de cadres, notamment un « cadre ton pierre rehaussé d’or, ou bien encore le cadre faux bois chêne rehaussé d’or, et le médaillon polychromé couleurs aux personnages ». Deux tailles étaient au choix, un petit modèle entre 58 et 85 centimètres, ou un grand pouvant atteindre 160 centimètres. Pour chaque taille, six ou sept styles étaient disponibles « roman simple », « roman riche », « style gothique treizième siècle », « gothique quinzième », « renaissance simple », « renaissance riche ». La panoplie était large et les coûts gradués de 350 à 1 960 francs – pour l’ensemble des quatorze stations, sans compter la croix posée sur chacune d’elles378 – ; de quoi adapter à toutes les églises et en fonction des budgets.

Notes
378.

Jean-Sébastien Dieulin, Le Guide des curés, du clergé et des ordres religieux, Lyon, 4e édition, 1849, p. 269.