d) La dévotion du Chemin de Croix

La dévotion du Chemin de Croix fut organisée par les papes Clément XII (1731) et Benoît XIV (1742) comportant devant chaque station, des prières, cantique et une exhortation. Le nombre des stations a varié au court des siècles, jusqu’au XIXe siècle ou le nombre de quatorze l’a emporté, avec : un, Jésus est condamné à mort ; deux, est chargé de sa croix ; trois, tombe sous le poids de sa croix ; quatre, rencontre sa mère ; cinq, Simon le Cyrénéen aide Jésus à porter sa croix ; six, une femme pieuse essuie la face de Jésus ; sept, Jésus tombe pour la deuxième fois ; huit, console les filles d'Israël qui le suivent ; neuf, tombe pour la troisième fois ; dix, est dépouillé de ses vêtements ; onze, est attaché à la croix ; douze, meurt sur la croix ; treize, est déposé de la croix et remis à sa mère ; quatorze, est mis dans le sépulcre.

Même si elle est caractéristique d’une pratique religieuse du XIXe siècle, la représentation de ces stations dans les églises ne faisait pas l’unanimité. Ainsi, Mgr Barbier de Montault vilipendait ce qu’il qualifiait de bazar et d’objets médiocres voire misérables, mais surtout, il remettait en cause l’existence de ces stations en les considérant comme « des tableaux inutiles, où peut filer l’araignée, car à part quelques bonnes femmes… qui les visites ? ». Il ajoute qu’il s’agit d’une mode, argumentant que la basilique de Saint-Pierre de Rome n’en possède pas, que si une paroisse tient absolument à en posséder un, elle doit faire appel à un bon artiste, si elle en a les moyens ; autrement, mieux vaut de simples croix pour le bon goût et la dignité386.

Notes
386.

Annales archéologiques, t. XXI, p. 22.