2) Le Bon Pasteur

Le Bon Pasteur est représenté seulement deux fois en sculpture dans les églises de Lyon, sur deux maîtres-autels : à Saint-Bernard et à Saint-Paul. Cette pauvreté est étonnante, étant donné le couronnement de ce sujet au XIXe siècle. Ce succès était à la fois attribuable à la quête du renouveau par l’inspiration du modèle paléochrétien, mais aussi parallèle à la redécouverte du Dieu sauveur, du Dieu de miséricorde.

À Saint-Paul (cat. 757), c’est un relief sur le devant du maître-autel, représentant le Christ debout vêtu d’une tunique longue et d’une chlamyde, portant une brebis sur ses épaules, selon l’iconographie usuelle, mais sans son traditionnel bâton puisqu’il maintient les pattes de l’animal. De plus, il est vu de face, immobile et équilibré, d’une manière typique de la fin du XIXe siècle.

À Saint-Bernard (cat. 477), il s’agit aussi d’un relief au centre du maître-autel. Cependant, ici le Christ, vêtu d’un ample manteau, trône ; la brebis étant couchée sur sa cuisse gauche, il la regarde et l’entoure d’un bras protecteur, tandis qu’il tient son bâton de la main droite. Cette image rare423 découle vraisemblablement de la vision de saint Jean dans L’Apocalypse aux chapitres quatre et cinq, où l’Agneau est posé sur la cuisse de Dieu trônant au milieu des quatre Vivants et des vingt-quatre vieillards.

Il y a donc étonnement peu de sculpture de ce sujet – pourtant populaire et officiel – à Lyon ; néanmoins, il est fréquemment représenté sur les portes de tabernacles, par exemple au maître-autel de Saint-Bruno-des-Chartreux (cat. 523), au maître-autel et à l’autel du Sacré-Cœur de l’église Saint-Denis (cat. 544), ou dans les environs, à l’église de Chaponost.

Notes
423.

Elle est peut-être inspirée d’une miniature des Très Riches Heures du duc de Berry, (Saint Jean à Pathmos, musée Condé, Chantilly), ou d’un autre modèle.