b) Saint Louis

Louis (1215-1270), roi de France, partit en croisade en 1248 et en 1270 et mourut de la peste à Tunis. Souverain juste envers ces sujets, sa vie fut empreinte de dévotion, cherchant à se rapprocher du Christ dans l’humilité et le secours des plus dépourvus ; aussi, le Pape Boniface VIII le canonisa dès 1297. Son frère, Charles d’Anjou ayant rapatrié son corps, et sa tête ayant été transférée à la Sainte-Chapelle – construite pour la couronne d’épines et les clous qu’avait ramenés le roi – la dévotion se développa très tôt, et presque simultanément son iconographie609. Le saint roi devint le patron de la monarchie au XVIIe siècle, mais aussi celui de la France. Ce lien forcément étroit avec la royauté fut à l’origine de l’iconoclasme révolutionnaire contre bien des œuvres d’art figurant ce saint ; et pour les mêmes raisons, il servit d’emblème aux catholiques royalistes du XIXe siècle610.

Ainsi, les églises de Lyon possèdent quatre représentations de ce saint peut-être devenu davantage porte-drapeau et donc objet de controverses. Toutefois, notons que parmi ces quatre figurations, trois sont présentes à l’église Notre-Dame Saint-Vincent, qui a pour co-patron saint Louis, esquivé dans l’appellation courante de l’église pour éviter de la confondre avec celle de Notre-Dame Saint-Louis de la Guillotière. Ces trois représentations seront donc étudiées avec celles des saints patrons des paroisses (voir pp. 306, 307 et cat. 428, 433)).

La quatrième sculpture se trouve à l’église Saint-Georges. Saint Louis (cat. 619) est vêtu d’une tunique et de jambière en cotte de maille, avec par-dessus une tunique courte et une cape fleurdelisé ; à sa taille est suspendue une épée par une large ceinture de cuir ; il tient son sceptre de la main droite, et sur un coussin, les reliques qu’il ramena ; il est couronné, sa chevelure mi-longue ondule et ses yeux se ferment avec mansuétude et aménité. L’image correspond parfaitement à l’archétype ; elle est harmonieuse mais demeure fade.

Notes
609.

XIIIe siècle : Clef de voûte dans le chœur de la chapelle de Saint-Germain-en-Laye, 1238 ; Bas-relief, tympan de la Porte rouge, cathédrale Notre-Dame de Paris ; Statue adossée, contrefort du bâtiment de l’Officialité. XIVe siècle : Statue, chapelle Saint-Louis, Mainneville, vers 1310 ; Statue, provenant du portail de l’hospice des Quinze-Vingts, vers 1380 ; Statue, église Saint-Vincent, Carcassonne.

610.

Autres exemples du XIXe siècle : J. Bosio, 1825, cathédrale de Clermont-Ferrand ; C. Lebœuf-Nanteuil, vers 1840, La Madeleine, Paris ; L. Desprez, salon de 1841, porche, Saint-Germain-l’Auxerrois, Paris ; J. Pradier, bronze, 1849, Aigues-Mortes (Gard) ; G. Guitton, plâtre, salon de 1850, Sacré-Cœur de Montmartre ; E. Montagny, 1853, Saint-Louis-d’Antin, Paris ; E. Lesquesne, haut-relief, salon 1862-1866, façade, Saint-Augustin, Paris.