c) La sainteté lyonnaise : les contemporains

La sainteté lyonnaise est représentée par un relief sous le porche principal de la basilique de Fourvière (cat. 302)621. Ce sujet n’avait pas été prévu par Pierre Bossan et Sainte-Marie Perrin. Bossan avait pensé figurer une colombe portant une branche d’olivier, pour symboliser la Vierge qui est l’espérance du salut de l’humanité car qu’elle donne le Christ sauveur, et à l’image de la colombe de Noé qui revient à la fin du déluge avec un rameau d’olivier pour annoncer la vie. Mais ceci fut refusé en 1884. Sainte-Marie Perrin suggéra le thème de la création de l’âme de la Vierge, en représentant le Christ-Verbe à mi-corps portant une petite figure de la Vierge agenouillée.

Finalement, l’Immaculée Conception fut sculptée au centre, comme la protectrice et l’intercesseur des hommes. Aux extrémités, des reliefs figurent les épreuves du genre humain auxquelles elle porte secours : l’erreur et la misère, illustrées par Adam et Eve chassés du paradis622 ; la guerre et le crime, illustrés par le meurtre d’Abel par son frère Caïn. De part et d’autre de la Vierge, entre les reliefs des épreuves humaines, figure la frise de la sainteté lyonnaise, en deux pans.

C’est une œuvre tardive – de 1943 – due à Belloni ; malgré cela, sa présence est à la fois la manifestation de l’attachement des catholiques lyonnais aux saints locaux, une preuve de la quête identitaire des lyonnais et un témoignage du dynamisme religieux de la région. Ainsi, auprès des justes saint Vincent de Paul, Pierre Chanel, Jean-Marie Vianney, le curé d’Ars, Ozanam, Pauline Jaricot, le Père Chevrier, le Père Champagnat, le Père Colin, figurent aussi des personnalités ecclésiastiques comme le cardinal Gerlier, Mgr Lavallé recteur des Facultés, le recteur Gaillant, ainsi que des artisans de la constructions tels que l’architecte Louis Mortamet et sa famille, Maurice Guérin le publiciste, Belloni, la famille Lepercq, M. Mouterde, Gabriel Gindre.

Notes
621.

Nathalie Mathian, Fourvière, éclats de foi : le livre du Centenaire (1896-1996), Lyon, Commission de Fourvière, 1996, p. 137.

622.

Voir Henri de Triqueti, Non Occides, bronze, 1834-1841, pour les battant de la porte de l’église Sainte-Madeleine à Paris.