Martin de Tours (vers 317/326-397) était un soldat enrôlé dans l’armée romaine ; en 337 en garnison à Amiens il prit pitié d’un pauvre gelé que les passants ignorait, il coupa son manteau pour le couvrir, plus tard, le Christ lui apparut en songe avec ce pan sur les épaules pour le remercier. Il quitta l’armée, se fit baptiser à Poitiers et s’attacha à l’évêque saint Hilaire, prêcha et fonda avec lui le monastère de Liguré. Très renommé, il fut choisi comme évêque par les habitants de Tours. Dès lors, vivant toujours dans la simplicité, il se consacra à son épiscopat, travaillant à la conversion des païens.
Sur le tympan au-dessus de la porte donnant accès au jardin de l’église Saint-Martin d’Ainay (cat. 673), est représenté un épisode de la vie du saint raconté dans La Légende dorée de Jacques de Voragine :
‘"Les végétaux lui obéissaient [...]. Dans un bourg, il avait fait abattre un temple fort ancien, et il voulait coupé un pin consacré au diable malgré les paysans et les gentils, quand l'un d'eux dit : "Si tu as confiance en ton Dieu, nous couperons cet arbre, et toi tu le recevra, et si ton Dieu est avec toi, ainsi que tu le dis, tu échapperas au péril". Martin consentit ; l'arbre était coupé et tombait déjà sur le saint qu'on avait lié de ce côté, quand il fit le signe de croix vers l'arbre qui se renversa et de l'autre côté et faillit écraser les paysans qui s'étaient mis à l'abri". ’Saint Martin, vêtu en évêque, est au centre avec l'arbre, avec de part et d'autre des hommes. Le saint commence à se signer et l'arbre penche déjà du coté opposé, vers deux hommes qui cherche à se protéger. Le style est volontairement archaïque. La gestuelle cherche peut-être à rappeler la sculpture romane du XIIe siècle, mais Fabisch n'emploie ni les drapés linéaires ni la grande simplification des visages de cet art mais fait preuve de plus de souplesse. Finalement le style de ce relief évoque plus la sculpture paléochrétienne du IVe ap. J.-C.. Le choix de représenter cet épisode peut surprendre, car le partage de son manteau de cavalier avec le mendiant transi de froid est plus populaire.
Dans la grande chapelle de gauche se situent quatre reliefs de marbre sur fond de mosaïques dorées qui semblent provenir d’un même élément découpé. L’un d’eux figure le sacre d’un évêque par un autre évêque : peut-être celui de Martin de Tours par Hilaire de Poitiers.
Le Dictionnaire des artistes lyonnais d’Audin et Vial mentionne aussi un Saint Martin dans la chapelle du saint, œuvre de J.-H. Fabisch en 1860647.
Benoît de Nursie (vers 480-547), qui tout jeune se retira au désert, est le principal fondateur du monachisme occidental par sa rédaction de la Règle et sa fondation du monastère du Mont-Cassin.
L’église Saint-Martin d’Ainay étant une ancienne église abbatiale bénédictine, une chapelle est consacrée au saint fondateur de l’Ordre. Sur le devant de son autel (cat. 676), divisé par trois arcades, J.-H. Fabisch insère trois hauts-reliefs. Dans celle du centre saint Benoît figure assis dans son habit monastique et tenant la crosse des abbés, il remet la Règle à un disciple agenouillé à gauche. Cette scène est peu représentée, sans être pour autant exceptionnelle. La position du Père fondateur est très maladroite, peut-être volontairement pour citer les archaïsmes de l’art médiéval. Malgré la raideur du style, le visage du saint est très beau : digne et grave, un peu marqué par l’âge, il possède une certaine douceur dans l’expression qui traduit sa préoccupation bienveillante et paternelle pour son disciple.
Il mentionne aussi des représentations de Sainte Clotilde, Saint Louis, Saint Joseph, mais qui ne correspondent pas à l’iconographie des trois autres reliefs (Saint Jean écrivant l’Apocalypse, Le Christ remettant les clefs du ciel et de la terre à saint Pierre, et un scène avec deux saints évitant un sacrifice idolâtre). Ces statues de Fabisch sont donc introuvables.