7) Autres dévotions présentes

a) Sainte Marguerite-Marie Alacoque

Marguerite-Marie Alacoque (1647-1690) est la religieuse visitandine à laquelle apparue le Christ au Sacré-Cœur, et à qui on doit le développement de ce culte (p. 197). Elle fut béatifiée en 1864 et canonisée seulement en 1920. De la sorte, son iconographie fut d’abord intimement liée à celle du Sacré-Cœur, puis elle se développa de manière plus indépendante lors de la reconnaissance officielle de ses vertus par l’Église657.

De manière emblématique de cette double dévotion, les deux exemplaires la figurant dans les églises de Lyon sont des reliefs de l’Apparition du Sacré Cœur à Marguerite-Marie Alacoque. J.-H. Fabisch en sculpta un en 1877 pour la chapelle du Sacré-Cœur à l’église de l’Hôtel-Dieu (cat. 321). Agenouillée sur deux marches à gauche, dans son costume de visitandine, elle regarde le Christ à droite, debout sur un nuage. Il lui montre son Cœur et fait un geste de salutation. En arrière plan, on devine un fond d'architecture – pilier et arcade – qui rappelle la chapelle de Paray-le-Monial et s'harmonise au cadre architectural du retable. Les proportions, visages, modelés sont soignés et harmonieux, mais l'allure générale est un peu réservée voire contrainte par une volonté de mesurer tout sentiment et d’inviter à une sage dévotion ou une affable déférence – plutôt qu’à une piété profonde et une à adoration réparatrice.

La seconde version de L’Apparition est à la primatiale Saint-Jean (cat. 889), elle est fut sculptée en 1920 par Louis Castex. Le relief situe toujours la scène dans la chapelle des Visitandines, qu’on reconnaît bien grâce à la grille qui sépare les religieuses. Dans un agencement ressemblant à celui du relief à l’Hôtel-Dieu, le Christ apparaît à droite sur une estrade de deux marches, debout sur une petite nuée, et la sainte lui fait face, à gauche, agenouillée et les bras croisés sur la poitrine en geste d’adoration. Malgré cette construction ressemblante, les deux reliefs sont très différents. Celui de Castex est plus aéré, parait davantage dépouillé. Les personnages sont différents ; le Christ qui ouvre son vêtement des deux mains pour montrer son cœur est d’une silhouette longiligne et émaciée ; Marguerite-Marie, est agenouillée mais toute élancée vers le Seigneur, elle tend le cou, interrogative et attentive.

Notes
657.

H. Bourriché, Saint-Laud, Angers (Maine-et-Loire).