b) Sainte Bernadette

Bernadette Soubirous (1844-1879) est la jeune bergère des Pyrénées qui vit apparaître la Vierge Immaculée dans la grotte à Lourdes entre le 11 février et le 16 juillet 1858 ; elle entra chez les filles de la Charité de Nevers en 1866, prenant le nom de sœur Marie-Bernard. Contemporaine de la période dont nous étudions la sculpture, son iconographie se développa un peu plus tardivement, au moment de sa béatification et de sa canonisation, en 1925 et 1933. C’est alors que se développa sa statuaire⁶⁵⁸, surtout industrielle ; cependant, elle demeure moins abondante que celle de la Vierge de Lourdes qui lui apparut, ou que celle de la carmélite sainte Thérèse de Lisieux.

Les églises de Lyon en possèdent actuellement quatre représentations. À l’église de l’Hôtel-Dieu, il s’agit d’un groupe sur le même socle figurant L’Apparition de Notre-Dame à la jeune Bernadette : la jeune femme voilée est agenouillée, lève les bras en direction de la Vierge Immaculée et tient d’une main son bâton, la Vierge debout lui fait face sur un promontoire rocheux, dans l’iconographie industrielle typique de cette apparition. Celles des l’églises de Notre-Dame Saint-Louis (cat. 411) et de Saint-Maurice de Monplaisir (cat. 705). sont une version industrielle très stéréotypée : la sainte est debout dans son habit de religieuse, les mains jointes et un peu levées, regardant vers le haut d’un air béat et superficiel, en attitude de prière, son chapelet pendu à son poignet. Cette attitude artificielle et mielleuse est bien loin du caractère plein d’ardeur de la jeune femme et du regard pénétrant qu’on reconnaît sur les photographies anciennes⁶⁵⁹.

Le plâtre à l’église Saint-Denis (cat. 559) présente une autre vision, celle de la jeune bergère. La jeune fille est à demi assise contre un muret, les bras croisés, posant sa tête dans sa main gauche dans une attitude songeuse ; de sa main droite, cachée derrière le coude gauche, pend son chapelet qu’elle médite peut-être. Bernadette a la tête couverte d’un grand voile. Cette image se retrouve pour la sculpture faite pour la primatiale de Lyon, mais qui refusée, fut offerte à la paroisse Sainte-Bernadette à Caluire, toute proche de la ville.