h) Saint Vincent de Paul

Vincent de Paul (1581-1660) d’origine paysanne, voulut devenir prêtre pour échapper à sa condition. Il devient aumônier de la reine Margot, précepteur dans la famille des Gondi ; surtout, il rencontre Bérulle qui lui fit découvrir ce qu'est la grâce sacerdotale. Ce fut sa seconde conversion. Découvrant sa vocation, il demande à être affecté dans les campagnes, pour secourir ceux qui souffrent de plus grandes misères spirituelles et physiques. Sa charité s'affermit ; homme de feu, il fonda plusieurs instituts pour les oubliés de la société : malades, galériens670, réfugiés, illettrés, enfants trouvés. Ainsi, en 1625, il fonda la congrégation des prêtres de la mission, dits lazaristes, et celle des Filles de la Charité en 1633.

Saint patron des galériens et des enfants trouvés, il est presque toujours figuré avec un enfant dans les bras671. C’est ainsi qu’il est représenté dans l’église Saint-Paul, par la statue au centre du retable de la chapelle qui lui est consacrée (cat. 746). Le saint, debout dans son costume clérical du XVIIIe siècle – soutane noire, large col blanc, surplis à larges manches fendues – , tient de ses deux mains et un peu enveloppé dans son manteau, un tout petit enfant qui semble sommeiller. Les traits de Vincent de Paul sont assez reconnaissables ; son regard est un peu perdu, il semble soucieux mais nullement abattu. C’est une œuvre discrète et simple, mais de qualité : le visage du saint, sa pose, le contraste de cet homme volontaire avec le gracieux petit enfant, en font une réussite.

Notes
670.

Capturé par des pirates et vendu comme esclave vers 1605, il s’occupa par la suite des captifs et des galériens.

671.

XVIIe siècle : Pietro Bracci, statue à Saint-Pierre de Rome (série des fondateurs d’Ordres) ; Stouf, statue de marbre, 1787, hôpital des Enfants-trouvés, Paris. XIXe siècle : Falguière, statue, Panthéon. XIXe siècle : A. Duthoit, salon de 1837, chœur de la cathédrale d’Amiens ; J.-B. Farrochon, statuette, bronze, 1844, porte, Saint-Vincent-de-Paul, Paris ; C. Lebœuf-Nanteuil, 1846, Saint-Vincent-de-Paul, Paris ; C. Cabuchet, bronze, 1856, Châtillon-sur-Chalaronne et Saint-Sulpice à Paris ; J. Bonnassieux, salon de 1859, Saint-André, à Tarare (Rhône) ; J. A. Falguière, salon de 1879, Panthéon, Paris ; C. Marochetti, pierre, Hospice de la Charité, Lyon.