3.1.1. La notion d’obstacle au sein des processus d’apprentissage

3.1.1.1. Obstacles d’origine épistémologique

Brousseau (1983) reprend la notion d’obstacle d’origine épistémologique développée par Bachelard (1938) pour insister sur la nécessité de considérer, dans l’analyse des processus d’apprentissage en mathématiques, les rôles essentiels joués par les erreurs et pour préciser le rôle déterminant du professeur.

Pour Brousseau (1983), une notion n’est effectivement apprise qu’à partir du moment où le sujet la mobilise comme solution d’un problème.

Reflétant les obstacles rencontrés par les élèves lors de l’apprentissage, les erreurs peuvent naître de l’usage de connaissances antérieures qui se révèlent fausses ou inadaptées pour résoudre le problème posé. Par conséquent, l’apprentissage ne s’effectue pas de manière linéaire, mais au contraire par des successions de mises à l’essai de réponses, alternativement adaptées au problème posé puis rejetées totalement ou en partie, avant de s’ériger au rang des automatismes et de devenir vulnérable à son tour lors de la résolution d’un nouveau problème.

Les résultats des travaux de Novotná (1997) confirment l’intérêt du recours aux expériences précédentes pour transformer les connaissances jusque-là isolées en connaissances stratégiques qui permettront de résoudre un problème nouveau de la même famille.

Le rôle de l’enseignant est donc essentiel puisque c’est lui qui va placer l’élève en situation de confronter ses connaissances antérieures avec des conceptions nouvelles, qui va choisir les problèmes les mieux adaptés, sachant que les plus intéressants sont ceux qui permettent de franchir de véritables obstacles : on connaît contre une connaissance antérieure (Bachelard, 1938, p. 13). Il échoit donc à l’enseignant de mettre en place des situations qui favorisent cette confrontation.