3.1.5.2. Synthèse

Nous avons essayé de caractériser la place que les enseignants accordent dans leur pratique d’enseignement à la mise en réseau de notions. Pour ce faire, nous nous sommes intéressée à la mise en réseau des connaissances au sein de la classe et à la mise en réseau des notions étudiées d’une classe à l’autre.

Dans la limite des observations effectuées, nous remarquons que les enseignants connaissent certaines caractéristiques liées aux pratiques de leurs collègues de CM1. Autrement dit, ils ont le souci de connaître comment le savoir à enseigner sera enseigné l’année suivante, ce qui laisse entendre l’existence d’une mise en réseau des apprentissages et des pratiques au sein même du cycle 3. En revanche, nous constatons, tant dans les séances observées qu’à travers les entretiens d’autoconfrontation, l’absence de lien entre le cycle 2 et le cycle 3 en ce qui concerne ce champ précis des mathématiques. Les enseignants de CE2 interrogés déclarent en effet peu connaître les pratiques d’enseignement de leurs collègues de CE1. Il n’est aucunement question de remettre ici en cause le professionnalisme reconnu de ces enseignants qui d’ailleurs fournissent des motifs tout à fait recevables à ce manque de liaison inter-cycles. De notre point de vue, cette absence de mise en réseau à ce niveau peut toutefois avoir un effet sur les apprentissages des élèves, dans la mesure où la mémoire à long terme de ces derniers se trouve sans doute moins sollicitée pour un rappel des connaissances antérieures que si les enseignants connaissaient les apprentissages effectués l’année précédente.

En revanche, en nous référant aux séances observées et vidéoscopées, les enseignants font souvent établir des liens entre les situations étudiées et des situations de la vie quotidienne. La mise en réseau avec les notions étudiées à plus court terme, c’est-à-dire au cours de la même année scolaire, nous semble elle aussi présente. Toutefois, à ce stade de notre réflexion, elle nous apparaît comme étant plus orchestrée par l’enseignant que relevant de la propre initiative de l’élève. Nous nous interrogeons sur le degré d’implication de l’élève dans cette mise en réseau de nouvelles connaissances avec des connaissances antérieures.

Le pilotage étroit de l’enseignant nous paraît très présent pour la mise en réseau avec des connaissances préalables, au détriment de la mise en œuvre du processus de dévolution à l’élève.