Chapitre 1. Bases théoriques et méthodologiques

L’analyse des conversations

Cette analyse des interactions verbales chez les scouts s’inscrit dans la tradition des nombreuses études linguistiques menées en France comme en Allemagne à partir de données authentiques enregistrées dans leur contexte « naturel » de production et ensuite soigneusement transcrites. Selon cette approche, ces études peuvent être rassemblées sous le terme d’analyse des conversations 8. Selon Löffler (1994), celle-ci peut être interprétée comme une sous-catégorie de la sociolinguistique dans le sens où la réalité sociale se manifeste d’une manière très perceptible dans les interactions verbales et où certains paramètres sociolinguistiques comme la constitution de la conversation, son déroulement ou la typologie des conversations n’émergent qu’en situation de communication verbale.

Comme le champ de recherche de l’analyse des conversations est très hétérogène et que les différentes études menées dans ce domaine témoignent d’une grande variété méthodologique je présenterai dans ce qui suit uniquement les courants pertinents pour mon travail.9 Je commencerai par une brève introduction aux travaux fondateurs des années 1960 et 1970, avant de m’attarder, dans un deuxième temps, sur les études plus actuelles qui m’ont guidée dans mon analyse.

Notes
8.

Ce terme qui renvoie à toute approche qui porte sur les conversations doit être distingué de celui d’analyse conversationnelle stricto sensu qui détermine la discipline fondée par les travaux de Harvey Sacks, voir sous-chapitre L’analyse conversationnelle.

9.

Pour une introduction à la discipline en français, voir Gülich & Mondada (2001), en allemand, voir Bergmann (2001).