Les notions de rite et de face work chez Goffman

Les travaux du sociologue américain sont d’une importance primordiale pour l’analyse des conversations. Barbéris écrit à propos de la thèse inédite de Goffman (1953) que son objectif est d’offrir une « systématique utilisable pour l’analyse de l’interaction dans notre société » ; autrement dit, Goffman cherche à décrire les règles qui régissent toute interaction (1989 : 60-61). Le grand intérêt que les linguistes manifestent pour les études de Goffman s’explique d’abord par le fait que le sociologue s’appuie pour ses analyses sur les comportements quotidiens, sur les interactions qui déterminent la vie sociale. En refusant de séparer le langage à la fois du contexte et de l’action, il souligne le rôle constitutif de la langue pour le fonctionnement de la société. Etant donné la richesse de ses travaux, je me contenterai ici d’aborder seulement deux aspects qui me semblent pertinents pour mon analyse des interactions scoutes : d’un côté la notion de rite et de l’autre celle de face work.