L’argument scout

Avant de clore la description de l’activité discursive introduire un sujet, je présenterai deux derniers exemples qui mettent bien en évidence la particularité des réunions scoutes. En dehors des circonstances langagières et non-langagières, le contexte scout joue un rôle important. Dans l’extrait suivant, les scouts parlent des clubs de foot, c’est-à-dire d’un sujet qui n’a a priori aucun rapport avec le scoutisme.

Extrait n°1 (17-1-2003 : l. 976-983) :

1 An: mais vous connaissez au moins le club le plus riche du monde/
2 M : oui c’est le Real
3 An: non Real (.) non c’est pas Real
4 X : Manchester
5 An: ah bah voilà mais tu vois comme eux ils font comme ça
6 M : non mais eux eux ils placent pas bien quoi c’est tout quoi
7 X : on pourrait parler du matos et du froissartage non\
8 M : oui c’est clair c’est plus scout

La discussion autour des clubs de foot se déroule d’une façon très animée, plusieurs scouts y participent. Pourtant, à la ligne 7, Xochiel interrompt l’échange en proposant un sujet de conversation différent, un sujet scout : parler du matos et du froissartage. D’un côté, nous retrouvons dans cet extrait la technique du métalangage « on pourrait parler », de l’autre, le changement de sujet est explicitement justifié (8). En dehors du métalangage, c’est surtout l’argument du sujet scout qui pèse et qui impose le changement de sujet.