Attirer l’attention

Contrairement à l’introduction d’un sujet, attirer l’attention constitue une activité discursive plus générale qui peut avoir des motifs très différents. Chez les scouts, le nombre de garçons (entre six et huit) qui participent aux réunions et le défi pour chacun de s’imposer au sein du groupe sont les facteurs externes qui justifient cette activité discursive. Selon les cas, attirer l’attention peut constituer la condition indispensable afin d’être écouté des autres et donc de passer à une autre activité.

Dans sa description des Arbeitsbesprechungen, Meier conclut que « ce ne sont pas forcément ceux qui ont les meilleures idées qui s’imposent dans la discussion, mais plutôt ceux qui réussissent à attirer l’attention commune sur leurs énonciations » 163 (2002 : 282). Selon Meier, l’énonciateur a plusieurs possibilités pour agir au cas où sa proposition ne serait pas prise en compte par les autres participants. Il peut par exemple reformuler son énoncé afin d’attirer l’attention sur une énonciation qui n’a pas été prise en considération. Comme l’étude de Meier ne répond pas à un intérêt linguistique, mais sociologique, cette observation n’est pas plus approfondie. Meier s’intéresse pourtant aux conséquences interactionnelles et remarque qu’il est possible de s’adresser directement à une autre personne en espérant qu’elle réagisse à l’énoncé. Ce comportement s’observe aussi chez les scouts, mais avant d’analyser ce procédé interactionnel je décrirai d’abord les formes linguistiques récurrentes qui caractérisent cette activité discursive.

Notes
163.

C’est moi qui traduis: « Nicht notwendigerweise beeinflussen diejenigen, die die besten Ideen haben, das Geschehen, sondern diejenigen, denen es gelingt, ihre Beiträge als gemeinsamen Fokus der Aufmerksamkeit zu etablieren. »