Formes discursives

Appeler une personne par son prénom

Parmi les formes discursives, nous trouvons chez les scouts la pratique, dont parle Meier (2002), qui consiste à s’adresser directement à une autre personne. Le cas échéant, les scouts s’adressent en effet à un autre membre de la patrouille en l’appelant par son prénom dans le but que celui-ci se sente concerné et réagisse. L’extrait suivant montre que cette méthode, dont les données offrent plusieurs exemples, est efficace, surtout pour les membres les plus jeunes qui ont du mal à participer à la conversation :

Extrait n°1 (23-4-2004 : l. 1094-1107) :

1 Q : on a quoi/
2 C : en tente on a
3 Q : correct/
4 C : si tu veux
5 V : on a combien/
6 C : si tu veux
7 V : on en a combien Corentin/
8 C : là on utilise une tente pour ça pour la tente surélevée si tu veux je te donne une tente complète (.) en plus (.) en matériel je te donne ce que t’as envie
9 V : Corentin
10 Q : non mais au niveau de la tente pour la tente surélevée
11 V : Corentin on a deux tentes/
12   [p.3s]
13 G : non\
14 C : officiellement on a une tente

Quilien et Corentin discutent du nombre de tentes dont la patrouille dispose d’une façon presque cryptique, incompréhensible pour Valéry. Celui-ci demande alors une précision (5). Mais sa question n’est pas prise en compte par Corentin qui continue à donner des explications à Quilien (6, 8). Au bout de quatre tentatives, Valéry parvient finalement à attirer l’attention de Corentin : au départ, il pose une question d’intérêt (5), ensuite, il la répète mot pour mot en ajoutant le prénom de la personne à qui il s’adresse (7) ; puis, Valéry renonce à la question et essaie une troisième fois d’attirer l’attention de Corentin seulement en l’appelant par son prénom (9) ; enfin, la quatrième tentative réussit (11) : il répète encore une fois le prénom et précise sa question de sorte que la réponse ne puisse être qu’affirmative ou apporter une correction. Cette question a d’ailleurs un caractère provocateur, car normalement, une patrouille n’a droit qu’à une seule tente. Cette question parvient à attirer l’attention de Corentin parce qu’elle est posée avec insistance et qu’elle s’adresse le plus directement à la personne : par le prénom et en se référant aux détails.