Les formes interrogatives

Selon Meier (2002), une proposition peut également apparaître sous forme de question. Dans nos données, nous trouvons en effet des énoncés qui contiennent des éléments caractéristiques d’une question.169 Une intonation montante à la fin de l’énoncé, par exemple, peut exprimer une invitation aux interlocuteurs à réagir à l’idée proposée. L’effet de l’intonation peut être renforcé par une construction hypothétique introduite par la conjonction si :

Extrait n°1 (16-5-2003 : l. 715)170 :

1 X : =et si on fait les hamacs tout autour/

Cette formulation permet d’exprimer une possibilité. L’intonation montante à la fin de l’énoncé souligne le caractère de proposition interrogative appelant des réactions. D’un point de vue grammatical, il est intéressant de noter que, malgré la valeur hypothétique, le verbe n’est pas à l’imparfait, mais au présent.

Dans l’extrait suivant, le caractère interrogatif de l’énoncé résulte aussi de l’intonation qui est renforcée cette fois-ci par un marqueur discursif (t’sais). Cet énoncé est également exprimé pendant la discussion des installations, Maxime proposant une place pour l’échelle :

Extrait n°2 (16-5-2003 : l. 1153) :

1 M : mais qu’elle est au fond t’sais/

En dehors du caractère interrogatif, assuré par l’intonation et par le marqueur « t’sais » qui appellent une réaction, ce n’est que grâce au contexte de l’activité interactionnelle que cet énoncé peut être interprété comme une proposition. Le rôle du contexte sera approfondi dans le prochain sous-chapitre.

Notes
169.

Pour une discussion du terme question, voir Kerbrat-Orecchioni (1991) et ce chapitre 5, Les questions.

170.

Cet extrait s’inscrit toujours dans la même activité interactionnelle qui est la discussion des installations du camp.