L’existence d’un lien entre identité et interaction verbale semble aujourd’hui faire l’unanimité des linguistes ; l’étude du style communicatif s’est relevée être une approche adéquate afin de retracer cette interdépendance.
Depuis les travaux de Kallmeyer (1994 ; 1995a) et de Keim (1995), l’étude du style est liée à l’environnement social (Soziale Welt)212. Ce concept renvoie à un cadre social (Sozialer Rahmen) dans lequel s’appliquent des règles spécifiques de communication et où se développent des schémas d’interaction verbale (Kallmeyer, 1994 : 22). Selon cette approche sociolinguistique-ethnographique, le style communicatif se réfère toujours à la culture et à l’identité sociale d’un environnement ou d’un groupe social, car il résulte précisément de l’interprétation des conditions économiques, sociales, linguistiques et esthétiques spécifiques de ce groupe. Le style communicatif émerge dans la mesure où les locuteurs interprètent et traduisent les conditions sociales par leurs interactions communicatives (Schmitt, 2002 : 115). Par conséquent, il constitue une unité dynamique dépendant du processus de l’interaction.
Pour une discussion de ce terme, voir Schütze (2002).