Valorisation et positionnement

En dehors du scoutisme, les garçons insistent également sur la valeur de leur propre groupe. Au cours de leurs interactions, ils font comprendre qu’il ne s’agit pas d’une patrouille scoute quelconque, mais qu’elle se caractérise par des traits spécifiques. Comme d’autres groupes sociaux (Deppermann & Schmidt, 2003), les scouts se vantent de leurs exploits afin de renforcer la solidarité de groupe. Ceci est en même temps une façon de rappeler leur identité particulière qui est en outre indiquée par leur positionnement social (Keim & Schütte, 2002 : 10). Les scouts insistent soigneusement sur les liens qui les unissent à un milieu social aisé : ils citent volontiers leurs connaissances et ils soulignent la bienveillance de ce milieu vis-à-vis du scoutisme. De surcroît, ils évoquent des sujets de discussion propres à ce milieu : par exemple, il est régulièrement question des rallyes.214

Au cours des réunions, quelques autres personnes sont évoquées sans que leur identité soit précisée. Cette évocation sert avant tout pour les garçons à marquer leur propre supériorité : les histoires vécues au camp avec des filles inconnues visent à prouver leur audace ; l’imitation d’un ghetto code suggère un certain mépris vis-à-vis des jeunes issus de milieux défavorisés. Dans toutes ces activités les scouts restent très vagues : leur objectif est moins de formuler des critiques que d’insister sur leur propre identité et de mettre en valeur leur propre groupe.

Notes
214.

Pour une explication des rallyes, voir chapitre 4, Comment les scouts imaginent être perçus.