Les réunions scoutes – vive la hiérarchie !

Le style communicatif se constitue à travers « des solutions routinières apportées aux problèmes structurels d’interaction »215 (Meier, 2002 : 10). Dans cette perspective, la création d’un style correspond à celle d’un modèle qui détermine les activités sociales et communicatives appropriées (Keim & Schütte, 2002 : 13). Au cours de leurs rencontres, les scouts créent des événements communicatifs propres à leur style communicatif.

De façon générale, les réunions scoutes se caractérisent par une souplesse de structure. Cette liberté exige cependant des locuteurs qu’ils donnent eux-mêmes forme à cet événement communicatif. Dans la mesure où le déroulement des rencontres leur laisse beaucoup de liberté, les garçons ont tendance à se raccrocher à des exemples et aux idées du scoutisme qu’ils doivent ensuite interpréter et appliquer à leur façon.

Le phénomène le plus frappant, lors de l’analyse de ces interactions, est la mise en pratique de la hiérarchie prévue par le règlement scout. Pendant les réunions scoutes, c’est la hiérarchie de la patrouille qui entre en jeu, c’est-à-dire le poste de chef de patrouille (CP) et celui de Second (SP). Ces deux postes ont pour conséquence une asymétrie linguistique qui détermine dans une large mesure la forme de l’événement communicatif qu’est la réunion scoute. Il semble même que l’absence d’un cadre rigide qui fixerait le déroulement des réunions est en partie compensée par le recours à la hiérarchie sociale dans la mesure où, surtout dans les moments d’incertitude, les scouts cherchent à être guidés par leurs supérieurs.

Notes
215.

C’est moi qui traduis : « Routinierte Lösungen für strukturelle Interaktionsprobleme ».