D.Conclusion : de l’état de l’art à la problématique, co-construction ou co-influence ?

A partir de cette présentation de l’état de l’art, il nous semble qu’une question non résolue est celle ouverte par l’opposition entre co-influence et co-construction. Actuellement, il existe donc deux approches qui se disputent la représentation du lien entre société et techniques.

La première est la co-influence. Elle décrit l’interaction causale entre deux systèmes séparés : la technique et le social. Les points de rencontre entre les deux systèmes sont alors limités : on reconnaît au développement technique une indépendance de développement et un aspect contraignant sur les pratiques sociales.

La deuxième approche est la co-construction. Elle décrit une interpénétration de deux domaines lors de leur constitution entraînant la naissance d’hybrides qui interdisent de distinguer ce qui appartient au technique et ce qui appartient au social. Le développement technique est alors entièrement traversé par le social et les contraintes de l’objet technique sur l’action sont faibles car ce dernier est constamment réinventé par ses utilisateurs.

Nous avons choisi de traiter une partie de cette question en s’intéressant non pas à la technique en générale, comme c’est le cas de la majorité des travaux en sociologie, mais à l’objet technique. La problématique de ce travail sera donc : dans quelle mesure peut on parler de co-construction ou de co-influence de la technique et du social en ce qui concerne l’objet technique dans une situation de travail ?

Nous commencerons par décrire les différentes possibilités théoriques qui sont ouvertes par notre problématique puis nous étudierons leurs conséquences avant de présenter notre thèse, c’est-à-dire la solution que nos réflexions théoriques et notre terrain nous ont permis de déterminer comme étant la plus à même de décrire la relation entre objets techniques et société.