2.1.Avant le montage

2.1.1.La production des composants du moteur

La majorité des pièces qui composent le moteur sont métalliques. Ces types de pièces sont généralement fondus. La fonderie est un procédé de mise en forme des métaux qui consiste à couler un métal ou un alliage liquide dans un moule pour reproduire, après refroidissement, une forme intérieure et extérieure donnée. Dans un second temps, on donne ou affine la forme voulue à la pièce métallique par des procédés dont les plus importants sont le forgeage, l’emboutissage, le laminage et l’usinage. Le forgeage est un procédé permettant d'obtenir une forme en appliquant une force mécanique sur une pièce de métal, à froid ou à chaud. L’emboutissage est une technique de fabrication permettant d’obtenir à partir d’une feuille de tôle plane et mince, une pièce de forme voulue à l’aide d’une presse. Le principe de l'usinage est d'enlever de la matière pour donner à la pièce brute la forme voulue, à l'aide d'une machine-outil. L'enlèvement de matière est réalisé par la conjonction du mouvement de la pièce et de l'outil. Le laminage est un procédé de fabrication par déformation plastique. Cette déformation est obtenue par compression continue au passage entre deux cylindres tournant dans des sens opposés.

Les pièces principales du moteur, organes mobiles et fixes, (bloc moteur, culasse, vilebrequin, arbre à cames et les carters) sont tout d’abord fondues puis leur forme est affinée par usinage. Ces pièces arrivent sur la ligne de montage sous la forme de structures de montage ou d’ensembles techniques, c’est-à-dire qu’elles n’ont pas été assemblées auparavant.

Les pièces dîtes d’environnement sont liées aux circuits d’huile, de gasoil, de refroidissement ou électrique. Elles sont assemblées en sous-ensembles avant d’être livrées à l’usine de montage. Le montage réalisé par le constructeur ne concerne donc que les pièces centrales du moteur, les autres sous-ensembles arrivent déjà montés et le constructeur ne fait que les installer sur le moteur. Ce pré assemblage répond sur certaines pièces à une nécessité technique. C’est le cas particulièrement pour les pièces du circuit gasoil à haute pression. Ainsi, le montage de la pompe doit être réalisé dans des conditions particulières, notamment en ce qui concerne la propreté, qui sont difficiles à mettre en place sur la chaîne de montage principale du moteur. En raison de la précision de la structure technique de valve des injecteurs, ces derniers sont entièrement fabriqués par le fournisseur. Dans ces deux cas, le constructeur ne maîtrise pas les techniques composant la pièce et les normes nécessaires à appliquer lors du montage. De plus, bien souvent, il ne dispose pas des équipements nécessaires. Ce manque de connaissances et de moyens explique également la sous-traitance du montage de certains éléments du circuit électrique tels que l’alternateur ou le démarreur. Néanmoins, le montage de certaines pièces d’environnement pourrait aisément être réalisé par le constructeur. La sous-traitance répond alors à une logique de délégation du « sale boulot » au sens de E. Hughes222. Le fait de faire appel à un fournisseur extérieur s’explique dans ces cas par le découpage opéré par le constructeur entre les pièces dites « principales » et celles dites « d’environnement ». La production des premières seraient « le métier » du constructeur qui peut alors déléguer les autres activités qui sont vécues comme étant moins importantes.

Notes
222.

HUGHES E., Le Regard sociologique. Essais choisis, Editions de l’EHESS, Paris, 1996.