1.3. Le contexte du marché du véhicule industriel

La France est le marché principal de Renault Trucks où le constructeur réalise les parts de marché les plus importantes. En 2005, 54 822 véhicules industriels ont été immatriculés en France, ce constructeur réalisant une part de marché de plus de 33%.

En octobre 2006, une nouvelle norme européenne de dépollution nommé Euro 4271 a été mise en vigueur. Les constructeurs ont dû faire évoluer leur motorisation pour répondre à cette norme. En raison des nouvelles contraintes des technologies utilisées pour y répondre, le SCR (réduction catalytique sélective) et l’EGR (Exhaust Gas Recirculation), l’année 2006 a été marquée par une forte augmentation des ventes des véhicules Euro 3, les transporteurs anticipant leur besoin pour ne pas avoir à acheter de véhicules Euro 4. En effet, les deux technologies impliquent tout d’abord un coût plus élevé des véhicules. En outre, le SCR qui a été choisi par la majorité des transporteurs, dont Renault Trucks, implique l’ajout régulier d’un additif appelé AdBlue. Grâce à un convertisseur catalytique et de l'AdBlue pulvérisé dans le flux d'échappement chaud, le système réduit principalement les émissions de NOx pour les transformer en azote et en eau. Si le système est prévu pour la durée de vie du véhicule, il nécessite néanmoins un remplissage régulier en AdBlue (environ 500 litres par an pour un véhicule parcourant 50 000 kilomètres par an) et le changement du filtre aux alentours de 150 000 kilomètres et donc un coût d’entretien.

D’autres transporteurs dont MAN et Scania ont choisi une technique différente : l'EGR (Exhaust Gas Recirculation) qui propose d’injecter les gaz d’échappement dans la chambre de combustion après leur refroidissement, ce qui permet de diminuer la formation d'oxyde d'azote dans la chambre. Ce système permet de ne pas apporter d'additifs (contrairement à AdBlue) et donc de transporter plus de carburant. Cependant, la réintroduction de gaz d’échappement dans la chambre de combustion nuit aux performances du véhicule notamment au niveau de la consommation. Après ce pic des achats en 2006, les ventes de véhicules industriels ont connu un contrecoup en 2007 et sont largement inférieures à celles des années précédentes.

L’offre de véhicules industriels est marquée par une véritable guerre des prix entre les différents constructeurs présents sur le marché européen. En France, les sept premières marques de camion c’est-à-dire Renault Trucks, Mercedes-Benz, Daf Trucks, Volvo, Scania, Iveco et MAN AG représentaient 99.3% des parts de marché en 2005. DAF Trucks est une marque du Pays-Bas, Iveco est italien, Volvo et Scania sont suédois, MAN AG et Mercedes-Benz des marques allemandes. Mercedes-Benz est la marque qui domine le marché de l’Union Européenne avec près de 22% des parts de marché en 2005. En France, c’est la deuxième marque en termes de parts de marché avec plus de 16% des immatriculations cette même année. Volvo est le partenaire industriel de Renault Trucks et ces deux marques partagent aujourd'hui une grande partie de leurs organisations et des composants de leurs véhicules. Néanmoins, en termes commerciaux, elles restent concurrentes et disposent chacune d’un réseau de concessions séparé distribuant des produits spécifiques qui sont différenciés au moins visuellement. La marque suédoise a réalisé en 2005 plus de 10% des ventes comme MAN AG et Iveco. Cette même année, Scania a réalisé environ 8% des parts de marché. Malgré une pénétration plus réduite sur le marché français, la seconde marque suédoise est considérée comme la référence pour la qualité dans le milieu du transport routier de marchandise.

Notes
271.

Directive Européenne n°70/156/CEE