Quatrième chapitre. La maintenance et la réparation du moteur dCi 11 : les corrections apportées à l’objet technique

Il s’agira dans cette partie de présenter la quatrième étape de la carrière du moteur dCi 11 dans des contextes français et chinois. Cette étape occupe une place à part dans la réponse à notre problématique. En effet, il ne s’agit pas de présenter plus en détail l’une des relations entre deux formes de l’objet technique. La maintenance et la réparation ont également la particularité de ne pas s’inscrire dans un ordre chronologique. Il s’agit d’une multitude d’étapes différentes qui s’intercalent au sein de l’utilisation. La réparation est une étape éventuelle : elle n’intervient qu’en cas de problème ressenti par le client. Quant à la maintenance, elle doit normalement être effectuée régulièrement sinon le moteur risquerait de rencontrer des problèmes importants. La maintenance et la réparation permettent donc dans notre configuration générale d’appréhender les mécanismes de modification d’un objet technique déjà matérialisé.

Comme nous l’avons signalé dans le chapitre dédié à l’étape d’innovation du moteur dCi 11, toutes les pannes du véhicule ne sont pas considérées comme devant être prises en charge par les transporteurs. En effet, les pannes (surtout celles qui surviennent pendant la période de garantie) peuvent être diagnostiquées par l’équipe projet de la phase maintenance du constructeur comme étant un problème qualité, auquel cas leur réparation est prise en charge par le constructeur. Dès lors les pannes traitées par les clients sont uniquement celles dont le constructeur considère qu’elles relèvent d’un mauvais usage ou d’une usure « normale » des pièces.

Si la maintenance et la réparation se déroule généralement pendant l’utilisation, nous l’avons intercalée entre la vente et l’utilisation car elle se déroule généralement dans le même cadre que la vente : dans les concessions.

Dans cette partie, nous insisterons principalement sur le processus dans les concessions des deux marques que nous étudions pour des raisons de facilités de recherche (ce sont les lieux où nous avons eu les meilleurs accès). Nous présenterons aussi les différences qui peuvent exister avec la carrière de l’objet technique chez les autres acteurs de cette étape. Les procédures mises en place dans les concessions sont celles qui nous permettent le mieux de comprendre ce que les constructeurs estiment être le plus adaptées pour leurs produits et leurs stratégies. Ce sont également les concessions qui connaissent le mieux le moteur dCi 11. Pour autant, la comparaison avec d’autres modes de réparation nous permettra de remettre en cause les « fausses » contraintes techniques mises en avant par les constructeurs pour justifier leurs pratiques.

Dans cette étape nous appliquerons à nouveau la méthodologie proposée de M. Lallement et J. Spurk310 et nous présenterons successivement les deux espaces étudiés dans leurs logiques propres puis nous reviendrons sur les notions transnationales qui peuvent apparaître en ce qui concerne l’interaction entre l’objet technique et la société.

Notes
310.

LALLEMENT M., SPURK J., op. cit., 2003.