2.2.La maintenance

Les opérations de maintenance du moteur dCi 11 sont les mêmes que celles recommandées par Renault Trucks. La seule exception est que le moteur fabriqué par Dongfeng Limited dispose d’un filtre supplémentaire en raison de la qualité du gasoil en Chine qu’il faut changer au cours de la maintenance.

Le constructeur chinois a diminué l’intervalle entre deux maintenances vis-à-vis du moteur fabriqué par Renault Trucks. Comme dans le cas du constructeur français, l’intervalle a été déterminé a priori. L’équipe projet est parti de l’intervalle mise en place par Renault Trucks et l’a diminué pour tenir compte du fait que les usages sont plus sévères en Chine (routes abîmées et surcharge des véhicules) et de la moindre qualité de l’huile. Malgré cette diminution du nombre de kilomètres entre deux maintenances, la recommandation de Dongfeng Limited en ce qui concerne le moteur dCi 11 reste supérieure à celle des autres moteurs de la marque chinoise. Le moteur dCi 11 a été également l’occasion pour le constructeur chinois de différencier l’intervalle entre deux maintenances en fonction du type d’usage qui est fait du véhicule.

En raison de la faible technicité des opérations de maintenance, celles-ci sont majoritairement effectuées en dehors des points de services de Dongfeng Limited. En effet, le prix de la maintenance est supérieur dans ces ateliers qui utilisent principalement des pièces du constructeur ou de ses fournisseurs et non des copies. Les entreprises qui viennent effectuer la maintenance dans un point de services d’une marque sont donc les entreprises étrangères et les entreprises dont les dirigeants comptent un concessionnaire de Dongfeng Limited dans leur cercle de connaissances.

Traditionnellement, les entreprises chinoises ne faisaient pas de différence entre maintenance et réparation. Plus exactement, la maintenance n’était pas pensée comme une activité préventive. Les activités correspondant à la maintenance étaient souvent prises en charge par le chauffeur lorsque le ressenti à la conduite changeait. La maintenance n’était donc pas mise en place comme une activité préventive ; lorsque l’huile des organes est sale et que les filtres sont encombrés, les performances du véhicule se dégradent entraînant une diminution des performances du moteur. La maintenance entrait donc dans le cadre d’une activité de réparation avec construction d’une prise par le chauffeur et négociation pour la construction du couple d’objets intermédiaires sur l’état actuel de l’objet et l’état dans lequel il devrait être pour bien fonctionner.

Aujourd'hui, certaines entreprises commencent à réaliser des maintenances régulières dans une logique préventive. Néanmoins, les intervalles entre deux maintenances restent supérieurs à ceux prescrits par le constructeur. Ce changement correspond également à un changement de politique des constructeurs qui montrent les dommages créés par une maintenance déficiente et en refusant de les prendre en charge dans le cadre de la garantie. Dongfeng Limited a été amené à publiciser l’intervalle entre deux maintenances vis-à-vis de ses clients.

Les transporteurs et les réparateurs contestent généralement le calcul du constructeur et établissent leur propre expérience de ce qui est nécessaire vis-à-vis des opérations de maintenance à mener et de la fréquence pour les effectuer. Néanmoins, à la différence de la France, cela ne les empêche pas forcement de réaliser leur maintenance à la concession. En effet, comme pour la réparation, en matière de maintenance le couple d’objet intermédiaire qui compte pour déterminer les opérations à effectuer est celui du client. En outre, il n’existe pas de système permettant le suivi et le contrôle par le constructeur des opérations de maintenance effectuées par le transporteur.