III. Des communautés imaginées différemment ?

L’année 2007 marqua de profonds bouleversements dans le paysage politique britannique. Pour la première fois, Plaid Cymru et le SNP firent leur entrée dans le gouvernement de leurs nations respectives. N’ayant remporté qu’une majorité relative aux élections à l’Assemblée galloise avec vingt-six sièges, le parti travailliste gallois dut entamer des négociations avec Plaid Cymru, fort de ses quinze sièges, et trouver un accord de coalition dont la condition principale posée par les nationalistes consiste en l’organisation d’un référendum sur les pouvoirs de l’Assemblée. Rappelons que ce rapprochement entre travaillistes et nationalistes est sans précédent au pays de Galles en raison des différents fondamentaux et de la rivalité entre les deux partis. De son côté, le parti nationaliste écossais remporta les élections législatives écossaises dans un mouchoir de poche en obtenant quarante-sept sièges au total, soit un siège d’avance seulement sur son principal rival, le parti travailliste écossais, et vingt de plus qu’aux élections législatives écossaises de 2003. Aujourd’hui le First Minister écossais, Alex Salmond, et son gouvernement nationaliste ont voulu entamer un dialogue sur l’avenir constitutionnel de l’Ecosse, dit « conversation nationale ». Ce grand débat national fait suite à la publication d’un livre blanc le 14 août 2007, Choosing Scotland’s Future : a National Conversation, défendant l’idée d’une nouvelle décentralisation de pouvoirs vers le Parlement de Holyrood et exposant diverses options possibles, dont l’indépendance de l’Ecosse, en vue de l’organisation d’un référendum. Résolument tournée vers l’avenir, la nouvelle arène politique écossaise s’apprête à connaître de nouveaux bouleversements. L’Ecosse se dirige-t-elle vers l’indépendance ? Que signifie la progression fulgurante des nationalistes ? En quoi la dévolution a-t-elle favorisé ce cas de figure en Ecosse et au pays de Galles ?