B) Dans le domaine de l’éducation physique et sportive.

Jacques Riff et Marc Durand³² présentent un bilan sur la planification et la décision chez les enseignants à partir d’études réalisées en éducation physique et sportive. Ils s’attachent à expliciter la phase de planification qui oscille entre « une improvisation totale » et un réel travail de « conception » en faisant apparaître le décalage existant entre les modèles de conceptualisations et de formations à l’enseignement et les résultats des recherches. Eux aussi rappellent l’influence des routines tout en soulevant la question de la complexité tant dans l’interaction que dans la phase de planification.

Une étude plus précise conduite par Brou N’Zi et Pauline Desrosiers³³ propose de décrire ce que les enseignants en éducation physique planifient, réalisent, évaluent au cours de l’année scolaire ainsi que les inter-relations entre les composantes de l’intervention éducative. Malheureusement, elle s’appuie seulement sur trois cas et ne vise que la comparaison entre les décisions prises par les enseignants pendant la planification et leurs interventions sur le terrain. Les résultats de cette étude affichent clairement que les trois enseignants réalisent intégralement sur le terrain ce qu’ils ont planifié avant d’aller enseigner. L’ensemble montre une cohérence entre la phase d’écriture ou de simples pensées avant l’intervention et les actions d’enseignement. Là encore, aucune précision n’est donnée sur les formes de décisions qui sont prises ni sur les structures de pensées sur lesquelles elles reposent.

Pour Jacqueline Marsenach et Chantal Amade-Escot, la planification a une influence importante dans l’action d’enseignement. Pour elles, « ce qui est repéré dans la classe dépend de la façon dont l’enseignant a préparé la séance »³⁴.

En étudiant le thème de la transposition didactique en éducation physique et sportive, Yvon Léziart³⁵ recourt à la notion de planification et précise que cette discipline repose en fait sur une sédimentation de savoirs professionnels non encore élucidés.

Au vu de tous ces travaux et au regard de l’expérience quotidienne, nous pensons qu’il est nécessaire d’envisager les traces écrites de planification comme l’expression d’une expertise d’enseignement en ayant comme visée leur compréhension.