II.15. Le questionnement sur les impasses du modèle.

C’est l’évolution d’un paradigme sur une grande période et dans sa plus grande étendue qui est à l’origine de notre questionnement. Il s’agit d’éprouver ce modèle dans le sens de nos interrogations ; l’exemple, des élèves laisse en entrevoir les difficultés.

Yves Chevallard (1985) pense qu’il y a des savoirs non scolarisables qui sont plus personnels à l’élève : ceux qu’il a appris chez lui ou dans la rue. Un savoir privé vient ainsi perturber le fonctionnement didactique du savoir. À chaque planification venant contrer la résistance du savoir particulier des élèves, l’enseignant va créer de nouveaux exposés du savoir dans un processus sans cesse renouvelé. Ce qu’il perd en clarté et en lisibilité par rapport au savoir d’origine, il le gagne en cohérence et souplesse par rapport au terrain. L’écrit de planification devrait raconter cette cohérence et cette souplesse. Toutefois, bien d’autres obstacles subsistent encore : l’acquisition des mêmes notions sur plusieurs niveaux de classes, le découpage du savoir qui fonde le temps didactique (leçon, cycle, situation, tâche), l’éloignement des pratiques sociales des élèves des pratiques sociales supports de l’enseignement, le vieillissement du savoir, etc.