Les "modèles-outils" que nous utilisons sont des chemins vers la compréhension des traces écrites de planification. Ils sont à considérer pour ce qu’ils sont : pas des modèles parfaits mais des "jalons-repères" faits pour parcourir le travail personnel des enseignants d’éducation physique et sportive et des experts handball. Les modèles en question ne sont pas des modèles de référence, ils sont là pour donner une idée des scénarii didactiques et poser la question de la pertinence didactique des écrits de planification. Ils sont une façon d’orienter le regard (Bruno Latour, 1986) et de fournir des propriétés concrètes et observables ; ils ne sont pas des modèles de conformité.
L’outil n’est évidemment pas indépendant de son champ d’application ; ainsi, nous sommes conscient que nous sommes partie prenante dans le milieu professionnel étudié.
Nous ne prenons pas pour autant le risque que notre approche ethnologique dérive en autobiographie ; l’idée n’est pas de faire croire à l’absence de l’observateur138. Les outils ne doivent donc pas faire oublier notre implication ; ils sont eux-mêmes nos objets servant en tant que leviers intellectuels.
Les indicateurs chiffrés que nous produisons sont un moyen de mise à distance pour comprendre dans une perspective ethnologique la richesse humaine d’un travail souvent mésestimé. Nous ne recherchons pas de relations statistiques entre les quelques chiffres que nous produisons, nous préférons les lier à un examen direct des processus didactiques à partir des énoncés écrits. Notre travail ne tient pas à stagner dans ce qui est de l’ordre de la connaissance partagée et commune, il tient à aller au-delà : à l’inconnu, au refoulé, au non-dit.
Devereux, G. (1980). Déjà cité. (p. 198) : « Les déformations ethnocentriques caractéristiques, dues à la culture à laquelle on appartient, sont inévitables ».