La phase d’écriture n’est pas simplement une transposition du savoir et sa planification, elle est aussi une transposition du comment faire apprendre. Cette pratique doit s’étudier autant comme expression du savoir que comme élément constituant le cadre de son expression. Ainsi demandons-nous : quels scénarii ou stratégies les enseignants mobilisent-ils pour faire apprendre les élèves ?
La volonté de comprendre ne peut en rester au stade de la reproduction d’anciens concepts, elle doit trouver un langage173 exprimant ce que nous comprenons des situations d’apprentissage jusque dans ce qui les distingue ou non. Le langage que nous employons pour établir nos catégories est nécessairement performatif : il ne constate pas un état des choses mais accomplit une action d’enseignement que nous avons tenté de décoder. S’établit alors une véritable discussion nourrie par nos intuitions et notre culture. L’expertise des situations écrites s’exerce grâce aux indices perçus dans les énoncés et dans le contexte de la situation d’apprentissage. Nous utilisons volontairement des concepts relevant du savoir populaire c'est-à-dire imagé, afin d’avoir une image saisissante de la manière dont les enseignants structurent leurs situations d’apprentissage pour délivrer un savoir.
Austin, J.L. (1962). Déjà cité. (p.12) : « Le réel ne se laisse pas atteindre directement, mais justement par l’intermédiaire du langage ».