B) Les cadres de planification :

Préparés à l’avance, ces cadres sont des acceptations didactiques et planificatrices dont celle concernant la transposition didactique. Ainsi se posent les questions des cadres de planification et de leur influence sur le processus de transposition didactique.

Nous constatons cependant, comme a pu le faire François Victor Tochon (1990,1993) en s’appuyant sur le travail de Jean Michel Hoc, que les modèles théoriques de planification ne permettent pas de faire face à la variabilité des situations d’enseignement proposées. Les cadres utilisés par les enseignants ne sont pas totalement remplis ; il y a par exemple répétition d’énoncés d’une rubrique à l’autre pour l’enseignant expert handball n°3 (leçon 1, situation d’apprentissage 2) où l’énoncé d’une colonne déborde sur une autre et implique d’autres colonnes chez l’enseignante d’expérience n°23 (leçon 3, situation d’apprentissage 1). Il arrive que des enseignants préparent quelques situations à partir d’un cadre et qu’ils terminent par une écriture libre. Ainsi, l’enseignant débutant n°11 utilise différents cadres préétablis qu’il a photocopiés dans des ouvrages didactiques en surchargeant ces documents de ses propres écritures et des feuillets écrits entièrement de sa main. Parfois, les enseignants résument leurs difficultés à classer les énoncés par un croquis de synthèse placé dans l’espace le plus grand du cadre de planification ; ce dessin devient alors la vraie explication des intentions d’enseignement. Tous sortent ainsi du cadrage prévu, le dessin rassemblant différents critères identifiés dans les colonnes du cadre. Lorsqu’il n’y a pas de cadre préétabli, les enseignants mettent en place des titres d’énoncés pour planifier leur leçon. L’enseignant d’expérience n°22 utilise les indicateurs suivants : « thème », « jeu », « but », « organisation », « consignes », « retour au calme – bilan ».

À la place d’un cadre ou de titres pour la leçon, quelques enseignants du secondaire proposent une fiche annonciatrice du cycle. Les écrits sont alors soit une identification de compétences générales, soit un constat du niveau de la classe, soit des objectifs spécifiques à l’activité handball, soit un résumé des objectifs de chaque leçon.

La diversification des formes de présentation ne permet pas une comparaison de la variable cadre de planification. Cette variabilité des formes de planification et des cadres utilisés chez les enseignants du secondaire implique qu’il n’y en a pas de définitivement admis. Seuls, les cadres de planification des experts fédéraux en stage offrent des rubriques constantes mais elles ne sont pas toujours respectées par eux.

Ces modes de planification sont intéressants à double titre. Ils montrent indirectement que les traces écrites sont dépendantes d’un système de pensée planificatrice et qu’il n’y a pas de modèle imposé venant s’opposer à l’intimité de l’écrit professionnel.