La contraction des énoncés.

Le cas de l’enseignant débutant n°14 (étudiant m’ayant remis deux documents, les écrits d’origine et des écrits recomposés après au propre) est intéressant. Dans la première situation d’apprentissage de sa leçon 1, il avait écrit pour lui : « v avec ballon. 2 équipes : relais → dribble en courant sans reprise de dribble ». Et dans le document refait au propre, il écrit : « La consigne est de faire le tour du plot le plus vite possible en dribblant avec le ballon sans faire de reprise de dribble ». Le premier énoncé nous fait comprendre qu’il planifie habituellement pour lui le point crucial de la situation ou la contrainte la plus spécifique(ce que confirme notre questionnaire), qu’il ne planifie alors pas la consigne relative à une contrainte facilement repérable et réalisable : faire le tour d’un plot, ce qui est aussi une contrainte d’organisation. Cet enseignant ne planifie pas les règles constitutives du fonctionnement de la situation d’apprentissage, alors qu’il le fait dans son document destiné à la communication. Le plupart des mots du premier énoncé peuvent être considérés comme déictiques, c'est-à-dire qu’ils ne prennent leur sens complet que dans le contexte où ils sont émis. Selon Garfinkel (1967), ce langage écrit à des propriétés indexicales.

L’enseignante débutante n°17 (leçon 7, situation d’apprentissage 2) écrit : « Gagne terrain ». L’objectif de la situation est le titre du jeu ; il est aussi l’annonce du savoir-faire : « gagner du terrain » sur l’équipe adverse. La rationalité de l’écrit condense objet d’enseignement et savoir à enseigner.