Le sens, une affaire d’échos.

L’enseignant débutant n°13 (leçon 3, situation d’apprentissage 3).

Traces écrites Analyse compréhensive et interprétation
L3 S3 : « Objectif : utiliser les espaces libres. Etre capable de demander les ballons » Un croquis montre un terrain de handball, sur un demi-terrain, il y a trois petits carrés disposés en triangle, mais séparés les uns des autres. Trois joueurs attaquants au centre du terrain. Des flèches qui indiquent qu’il faut passer dans les deux couloirs entre les carrés. La planification se résume à l’énoncé des objectifs et à un croquis.
Le premier objectif est une indication sur ce qu’il faut faire tout en engageant le faire : « Utiliser les espaces libres ». C’est une consigne d’action qui est aussi une obligation de faire. L’autre objectif est une indication sur un possible : « être capable de demander les ballons ». C’est une incitation, un conseil qui repose sur les capacités des élèves. Ce dernier énoncé est plus nuancé tout en affirmant une exigence ; il laisse planer un doute sur la réalisation effective et sur la réussite de l’action qu’il propose. L’enseignant semble s’attendre à des échecs. Nous avons ici un fondu entre objectif/obligation d’un faire et objectif/proposition d’un faire. Le sens précis des objectifs est dévoilé grâce à l’appui du croquis. Nous comprenons là que la planification et l’écriture des énoncés jouent sur une forme de rationalisation en n’écrivant pas tout et en misant sur les échanges possibles entre énoncés et croquis, c'est-à-dire entre la figure et la sémantique. L’aller et retour entre les deux développent le sens.

Il y a donc deux approches possibles. Le croquis agit comme un message à déchiffrer (nous pensons aux hiéroglyphes) où la valeur figurative l’emporte sur la valeur sémantique ; l’analyste, l’archéologue, tentent alors d’en comprendre le sens. Le croquis peut être accompagné de légendes utilisant un langage commun, actuel ; il s’agit plus d’une lecture que d’un déchiffrement. L’économie de l’écrit est telle qu’on s’attache plus alors à la signification de l’énoncé qu’à son signifiant car nous devons en permanence interpréter cette concentration de sens.