I - L’écrit comme savoir de la personne.

En tant que processus rationnel, l’écrit de planification réalise une fusion (pragmatique) entre idées et actions d’enseignement. En tant que trace, il enregistre dans l’activité d’écriture des théories personnelles issues d’un fond commun professionnel et culturel. Cet arrière-plan permet d’apercevoir les formes déterminées d’enseignement que l’enseignant souhaite transmettre, lequel n’est pas « un idiot culturel » (Garfinkel, 1967). Ce langage est une conception, une représentation de celui qui écrit, ce dernier étant dans la situation de « celui qui pense des phrases »260 et des énoncés pour agir, qui pense son enseignement localement.

Écrite, la didactique devient une sémiotique des praxis d’enseignement dont le langage particulier est fait de figures de diction, de mots ou de pensée. Les traces écrites sont d’abord une imprégnation de connaissances didactiques et pédagogiques par incorporation de savoir-faire professionnels. Elles peuvent ensuite prendre des colorations distinctes selon l’identité de l’enseignant. Les écrits de planification traduisent le jeu entre les connaissances de l’enseignant et ses intentions de sens ; leur lecture doit faire la part de ce qui est abouti et de ce qui ne l’est pas. Dans le processus d’élaboration des contenus, les énoncés constituent les bases de l’analyse de contenu.

Notes
260.

Barthes, R. (2000). Le plaisir du texte, précédé de, Variations sur l’écriture. Paris: Éditions du Seuil. (p.117).